New York (awp/afp) - Wall Street ouvrait nettement dans le vert jeudi malgré la hausse record du nombre de demandeurs d'allocation chômage aux Etat-Unis en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, montait de 3,08%, à 21.853,28 points, vers 14H05 GMT.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, prenait 2,54%, à 7.571,68 points, et l'indice élargi S&P 500 gagnait 2,95%, à 2.548,70 points.

La Bourse de New York avait fini en ordre dispersé mercredi, attendant que le Sénat américain adopte un plan massif de relance pour la première économie mondiale, finalement approuvé tard dans la nuit: le Dow Jones avait gagné 2,30%, tandis que le Nasdaq avait baissé de 0,45%.

Les investisseurs semblaient ignorer en début de séance l'envolée sans précédent des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont en effet explosé, atteignant un plus haut historique avec 3,3 millions de demandeurs la semaine dernière, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail. C'est 3 millions de plus que la semaine précédente, une hausse jamais vue auparavant.

"Le nombre de demandeurs d'allocation chômage la semaine dernière est révélateur du degré de bouleversement de l'économie" américaine, frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus, note Christopher Low de FHN Financial.

"Ce n'est pourtant pas la chose la plus importante à prendre en compte, prévient l'expert.

Selon lui, "les points les plus importants sont: 1/ le fait que ces chiffres sous-évaluent les dégâts car beaucoup de gens ne se sont pas inscrits à cause d'un système saturé et 2/ le fait que la précédente hausse record était environ 5 fois moins élevée que cette augmentation."

Plan de relance

Par ailleurs, le Sénat a adopté, dans la nuit de mercredi à jeudi, un vaste plan de relance, qui prévoit 2.000 milliards de dollars pour soutenir la première économie mondiale face à la crise.

Ce texte doit désormais être approuvé par la Chambre des Représentants, lors d'un vote prévu vendredi puis promulgué par le président américain Donald Trump.

"Avec cette nouvelle politique fiscale en place, combinée à une politique monétaire ultra-agressive de la Réserve fédérale, les investisseurs seront mieux armés pour résister au tsunami de mauvaises nouvelles qui nous attendent à court terme", juge Art Hogan de National.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans de la dette américaine reculait, s'affichant à 0,8144% contre 0,8673% la veille à la clôture.

Au rang des valeurs, Micron Technology s'appréciait de 2,6%. Le fabricant de puces électroniques a fait part mercredi en fin de journée de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et rassuré le marché avec des prévisions financières meilleures que prévu.

Apple prenait 1,3%. Selon le Nikkei Asian Review, la marque à la pomme envisage de repousser de plusieurs mois le lancement de son prochain modèle d'iPhone en raison du bouleversement de la chaîne d'approvisionnement et de la chute de la demande en raison du coronavirus.

Ford montait de 2%. L'agence de notation S&P a pourtant rétrogradé mercredi la note de la dette à long terme du constructeur automobile américain de BBB- à BB+, ce qui fait passer le groupe de Dearborn (Michigan, nord) dans la catégorie des emprunteurs spéculatifs ou "junk bonds".

dho/pcm