New York (awp/afp) - La Bourse de New York montait à l'ouverture vendredi, des chiffres décevants sur l'emploi américain nourrissant l'espoir d'une politique monétaire plus accommodante de la part de la banque centrale (Fed).

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, avançait vers 14H20 GMT de 0,86%, à 25.940,83 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, montait de 1,11%, à 7.700,13 points.

L'indice élargi S&P 500 prenait 0,87%, à 2.868,24 points.

Wall Street avait déjà terminé dans le vert jeudi, les investisseurs espérant que Washington ne mette pas en oeuvre sa menace d'imposer des tarifs douaniers punitifs contre le Mexique après des discussions apparemment positives entre les deux pays au sujet de l'immigration clandestine: le Dow Jones avait progressé de 0,71% et le Nasdaq de 0,53%.

Vendredi, le marché réagissait aux chiffres du ministère du Travail, qui ont montré que la première économie du monde n'avait créé que 75.000 emplois au mois de mai là où les analystes s'attendaient à au moins 180.000.

Pour Jim O'Sullivan, économiste chez HFE, ces chiffres sont clairement "plus faibles qu'attendu" et devraient, "de façon logique, alimenter les spéculations sur un assouplissement de la position de la Fed".

De nombreux acteurs du marché craignent en effet depuis plusieurs semaines que l'intensification des guerres commerciales engagées par Washington n'affecte l'économie et la santé des entreprises américaines. Ils spéculent également de plus en plus sur une intervention de la banque centrale en raison de la faiblesse persistante de l'inflation.

Un article du Wall Street Journal a d'ailleurs suggéré jeudi que la Réserve fédérale se préparait à éventuellement baisser les taux dès la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire, les 19 et 20 juin, ou en juillet.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt à 10 ans de la dette des Etats-Unis chutait de nouveau lourdement vendredi et évoluait à 2,066%, contre 2,117% la veille.

Beyond Meat s'envole

La perspective d'une baisse des taux est de nature à ravir les courtiers de Wall Street, qui ont pendant plusieurs années après la crise financière largement bénéficié des taux bas de la Fed. Une telle décision tend à stimuler l'économie en rendant les emprunts plus faciles pour les entreprises comme pour les particuliers.

Certains observateurs relèvent toutefois que, même si elle a pu ralentir, la croissance américaine reste de bonne tenue.

Ainsi le taux de chômage est resté inchangé en mai à 3,6%, son plus bas niveau depuis décembre 1969, et la rémunération horaire moyenne a augmenté de 3,1% sur un an, bien plus rapidement que le rythme de l'inflation.

Pour M. O'Sullivan, pour qui les données sur l'emploi sont "volatiles", "il faudra un ralentissement plus marqué avant que la Fed ne se décide vraiment à être plus accommodante".

Les investisseurs continuaient par ailleurs à surveiller les négociations entre Washington et Mexico.

Pour tenter d'échapper à la menace américaine de droits de douane sanctionnant son laxisme présumé face aux migrants entrant illégalement aux Etats-Unis, le Mexique a annoncé jeudi déployer 6.000 hommes pour empêcher les clandestins de transiter sur son territoire.

Sur le front des valeurs, la start-up vegan Beyond Meat s'envolait de 26,82% après avoir anticipé des ventes encore plus fortes que prévu sur l'ensemble de l'année, à 210 millions de dollars contre 88 millions en 2018. L'action avait déjà quadruplé depuis son entrée fracassante à Wall Street début mai.

La start-up Zoom Video, qui a aussi fait ses débuts à la Bourse de New York il y a quelques semaines, décollait de 21,36% après avoir aussi fait part de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

La chaîne de librairies américaines Barnes & Noble bondissait quant à elle de 10,82% à 6,61 dollars après l'annonce de son rachat par le fonds américain Elliott Management au prix de 6,50 dollars l'action.

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