New York (awp/afp) - La Bourse de New York reculait un peu à l'ouverture vendredi, dans l'expectative alors que la confusion règne sur un accord commercial entre Washington et Pékin, ce qui a relégué au second plan le Brexit.

Vers 14H50 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average reculait de 0,07% à 28.112,84 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,01%, à 8.716,53 points, et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,10%, à 3.165,37 points.

Misant sur l'officialisation imminente d'un compromis entre les deux parties, les investisseurs de Wall Street avaient jeudi emporté les indices Nasdaq (+0,73%) et S&P 500 (+0,86%) à de nouveaux records et fait monter le Dow Jones (+0,79%).

Plusieurs médias avaient alors affirmé que les négociateurs américains et chinois étaient parvenus à un accord commercial qui ne manquait plus que d'être approuvé par le président américain.

Mais la Chine a refusé vendredi de confirmer qu'un accord commercial partiel avec Washington était imminent, comme l'a affirmé la veille Donald Trump, Pékin réaffirmant qu'un tel accord devait être "mutuellement bénéfique".

Pékin a aussi repoussé plusieurs fois l'horaire d'une conférence de presse sur le sujet.

Et le locataire de la Maison Blanche a dans un tweet, peu avant l'ouverture de la Bourse, affirmé que "l'article du Wall Street Journal sur un accord avec la Chine était complètement faux, surtout leurs affirmations sur les tarifs", sans toutefois préciser de quel article il s'agissait.

Ces commentaires ont en tout cas "ravivé les doutes des investisseurs", estime Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Il était en effet quasiment acquis sur les marchés jeudi qu'un accord allait être annoncé et que la nouvelle salve de taxes sur les importations chinoises que l'administration américaine prévoit de mettre en place dimanche allait être suspendue.

"On attend maintenant la conférence de presse des Chinois. La session pourrait être très volatile, tout va dépendre de ce qu'ils disent et de la probabilité ou non de parvenir à un accord", souligne M. Cardillo.

Ces hésitations ont en tout cas éclipsé la large victoire des conservateurs aux élections britanniques, qui éloigne la perspective d'un Brexit sans accord et enterre celle d'un gouvernement travailliste très à gauche.

Un indicateur a par ailleurs refroidi l'enthousiasme des courtiers: les ventes au détail aux Etats-Unis ont augmenté bien plus lentement que ne l'escomptaient les analystes en novembre.

"Juste au moment où l'économie semblait se redresser, les dépenses des consommateurs ont faibli en novembre", remarque Christopher Low de FHN Financial.

"Étant donné que la consommation représente la part du lion du Produit intérieur brut actuellement, le ralentissement des dépenses de consommation est une préoccupation, en particulier au quatrième trimestre lorsque la consommation est, à l'approche des fêtes de fin d'année, particulièrement importante", ajoute-t-il.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans de la dette américaine reculait à 1,859% contre 1,892% jeudi à la clôture.

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