C'est la séance qui gâche tout : Wall Street semblait destiné à aligner une 11ème semaine de hausse sur 12 (le Nasdaq notamment), avec une bonne marge sécurité pour le S&P500 (+1,2%) et le Nasdaq (+2%), mais cela n'a pas suffi.
Le 'bull trend' est compromis par le surgissement d'un 'avalement baissier' (une seule séance effaçant d'un coup les gains des cinq séances précédentes) : le Nasdaq a chuté de -2,5% à 7.643 (-0,6% hebdo), le S&P500 de -1,9% à 2.801 (-0,75% hebdo) et le Dow Jones de -1,77% à 25.502 (-1,3% hebdo).

Le Russel-2000 a dévissé et a connu sa pire séance de l'année, trahissant une véritable fuite des investisseurs des valeurs à faible liquidité. Inversement, le 'Dow Utilities' (valeurs défensives à rendement élevé) a inscrit un nouveau record... annuel, et absolu.
Le VIX s'est envolé de +18% à 16,00 après avoir flambé de +25% jusque vers 17,52.

L'indice PMI composite d'IHS Markit pour les Etats-Unis est ressorti à 54,3 en estimation flash pour le mois de mars, à comparer à 55,5 au titre de février.
Les stocks des grossistes ont augmenté de +1,2% en janvier, selon les chiffres du Département du Commerce publiés vendredi : c'est mauvais signe s'il s'agit de l'accumulation des invendus.
Les reventes de logements anciens ont fait un bond de +11,8% en février après +3,8% en janvier : la détente des taux a revigoré pour l'immobilier.

Mais le repli des taux devient de mauvais augure lorsque le repli reflète une poussée d'aversion au risque et des craintes relatives à la pérennité de la croissance.

Il convient de s'inquiéter du plongeon du rendement des T-Bonds 2029 de -9Pts vers 2,445%, ce qui parachève une inversion complète de la courbe des taux US sur 1/10 ans, toutes maturités confondues (le '1 an' affichant 2,448%, et le '1 mois' 2,478%).

Le '5 ans' s'est brièvement inscrit sous 2,25% (à 2,234%) et le '3 ans' à 2,255% signifie clairement qu'une baisse de taux est anticipée à l'horizon 2021.

Les dernières séances de hausse à Wall Street devaient beaucoup à un véritable emballement sur le secteur des semi-conducteurs (+3,5% jeudi) qui affichait +24% depuis le 1er janvier.
Des prises de profits devenaient hautement probables, même si les opérateurs affichaient la conviction que ce rallye était invulnérable, au motif que de nombreux gérants apparaissaient sous-investis, ayant manqué l'essentiel du mouvement.

Un consensus trop univoque précède souvent un renversement de tendance: il suffit alors d'une mauvaise surprise pour que la polarité s'inverse.
Western Digital rechute de -6,5%, Micron de -5,4%, Align Techno de -4%, ASML et Nvidia de -3,5%.
Mais ce fut vraiment une semaine maudite pour les valeurs financières, du fait de l'effondrement des 'spreads' de taux.
Brighthouse Financial plonge de -6,85%, United Rentals de -6,80%, Regions Financial -6,25%, Keycorp -6%.
Correction également sur les valeurs énergie avec Cimarex -6.25%, Range -5,25%, Anadarko et Nal Oilwell -4,5%, Halliburton -4,3%, Devon -4,1%...

Copyright (c) 2019 CercleFinance.com. Tous droits réservés.