(Actualisé tout du long)

par Andrew Gray et Gabriela Baczynska

BRUXELLES, 9 février (Reuters) - Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a pris jeudi l'avion pour Bruxelles, troisième étape d'une tournée express en Europe après Londres et Paris, avec l'objectif de réclamer une nouvelle fois des armes supplémentaires pour son pays et une adhésion accélérée à l'UE.

Volodimir Zelensky a effectué mercredi une visite surprise à Londres, son deuxième voyage à l'étranger depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine il y a près d'un an, après les Etats-Unis en décembre. Il s'est ensuite rendu à Paris, où il s'est entretenu avec le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Sholz.

Après une nuit passée dans la capitale française, Volodimir Zelensky a décollé vers 09h00 en compagnie d'Emmanuel Macron de la base aérienne de Villacoublay (Essonne) pour rejoindre Bruxelles.

Ce déplacement permettra au président ukrainien de s'exprimer en personne devant le Parlement européen, dans la matinée, avant une rencontre avec le président du Conseil européen Charles Michel et une série d'entretiens bilatéraux.

Alors que les Occidentaux se sont engagés le mois dernier à livrer des chars à l'Ukraine, les responsables ukrainiens réclament dorénavant des roquettes longue portée et des avions de combat.

L'Occident a, pour l'instant, exclu de fournir des avions à Kyiv par crainte d'une escalade avec Moscou.

La Grande-Bretagne a toutefois annoncé mercredi qu'elle souhaitait commencer à former des pilotes de chasse ukrainiens dès que possible.

Selon un responsable ukrainien, Volodimir Zelensky souhaite profiter du sommet européen de Bruxelles pour obtenir de nouvelles livraisons de munitions.

"Il faut que le Conseil européen accélère ses livraisons à l'Ukraine", a expliqué le responsable à la condition de conserver l'anonymat. "Nous avons terriblement besoin de munitions", a-t-il ajouté.

Le président ukrainien devrait également de nouveau appeler les dirigeants de l'UE à entamer rapidement les discussions en vue d'une adhésion de l'Ukraine au bloc.

"Nous sommes persuadés que la décision d'entamer les négociations en vue de l'adhésion (de l'Ukraine à l'UE) peut être prise cette année", a déclaré le responsable.

Bien que certains pays membres de l'UE souhaitent donner à l'Ukraine un signe de bonne volonté, d'autres se montrent plus prudents, soulignant que les pays faisant acte de candidature doivent remplir plusieurs critères, notamment en termes de lutte contre la corruption, avant même le début des négociations.

"L'Ukraine ne peut bénéficier d'un statut spécial par rapport à des pays comme, disons, les Balkans occidentaux, qui ont entamé le processus d'adhésion (à l'UE) et franchissent toutes les étapes", a dit un diplomate européen.

"On ne peut pas dire aux Balkans occidentaux: 'Et bien, pour entrer dans l'UE, il vous faut être en guerre"." (Reportage Andrew Gray, Gabriela Baczynska et Philip Blenkinsop; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse, édité par Kate Entringer)