Bruxelles (awp/afp) - La croissance de l'activité économique en zone euro a légèrement ralenti en mai dans le secteur privé, tout en restant solide malgré la guerre en Ukraine et l'inflation élevée, selon l'indice PMI composite publié mardi par S&P Global.

L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, a baissé à 54,9, après 55,8 en avril. Il a ainsi retrouvé son niveau de mars, nettement supérieur à sa moyenne de long terme, et signale une croissance pour le quinzième mois consécutif.

Un chiffre supérieur à 50 signale une progression de l'activité, tandis que celle-ci accuse une baisse quand il est inférieur à ce seuil.

"La croissance de l'économie de la zone euro est demeurée solide en mai, la très bonne tenue du secteur des services ayant compensé les faibles performances du secteur manufacturier", a commenté Chris Williamson, économiste en chef de S&P Global, cité dans un communiqué.

La bonne dynamique des services s'explique par la levée des restrictions qui avaient été mises en place pour endiguer la pandémie de Covid-19. "Les dépenses liées au tourisme et aux loisirs ont de nouveau enregistré une forte augmentation au cours de la dernière période d'enquête", a souligné M. Williamson.

Le chiffre de mai est cohérent avec "une croissance du PIB de l'ordre de 0,6% au deuxième trimestre", a relevé cet expert.

"Reste à savoir toutefois, au vu de la forte hausse actuelle du coût de la vie, combien de temps ce rebond de l'activité de services persistera. La faiblesse du secteur manufacturier demeure par ailleurs préoccupante, les difficultés des fabricants semblant déjà se propager à une partie du secteur des services", a-t-il analysé.

Selon lui, "de telles pressions sur les prix, conjuguées à la solidité rassurante de la croissance du PIB (...) inciteront probablement la Banque centrale européenne à resserrer prochainement sa politique monétaire".

La situation de l'industrie manufacturière reste préoccupante. Ce secteur "affiche sa plus faible croissance trimestrielle depuis les confinements sanitaires du deuxième trimestre 2020", selon S&P Global.

"De fortes difficultés d'approvisionnement ont continué d'entraver la hausse de la production, les tensions sur les chaînes d'approvisionnement engendrées par la pandémie ayant été exacerbées par la guerre en Ukraine et les confinements sanitaires en Chine", souligne le cabinet d'études.

"Le volume global des nouvelles commandes reçues par les fabricants de la zone euro a reculé pour la première fois depuis juin 2020", note-t-il encore.

Au sein de la zone euro, "c'est en France que la croissance de l'activité a été la plus marquée" en mai, fait valoir S&P Global.

afp/lk