Bruxelles (awp/afp) - L'activité du secteur privé dans la zone euro a renoué avec la croissance en mars, pour la première fois depuis six mois, grâce à une hausse record de la production manufacturière malgré la pandémie, selon la première estimation mercredi de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

Cet indice est remonté à 52,5 points en mars, après 48,8 en février. Un chiffre inférieur à 50 signifie que l'activité se contracte, alors qu'elle progresse à l'inverse si le chiffre est supérieur à ce seuil.

L'économie de la zone euro a fait "mieux que prévu" et ce redressement "a été alimenté par une augmentation record de la production manufacturière alors que la demande mondiale continue de se remettre des conséquences de la pandémie", a souligné Markit, dans un communiqué.

Le chiffre de mars représente "la première hausse de l'activité du secteur privé depuis septembre", elle signale aussi "la plus forte expansion depuis juillet et la deuxième plus forte enregistrée sur les derniers 28 mois", a noté le cabinet.

Les services sont "encore touchés par les restrictions" liées à la lutte contre le Covid-19, mais même dans ce secteur "le recul a été le plus faible depuis août", a encore constaté Markit.

Cependant, la société américaine d'information économique souligne que le sentiment général reste "terni par des inquiétudes concernant l'augmentation des taux d'infection par le virus".

"L'indice PMI publié aujourd'hui a surpris mais confirme nos prévisions d'une nouvelle contraction du PIB au premier trimestre", a commenté Bert Colijn, économiste pour la banque ING.

"Comme de nombreuses grandes économies prolongent, voire renforcent, leurs mesures restrictives, le rebond de la production économique de la zone euro sera encore retardé. Nous visons toujours le deuxième trimestre comme point de départ de la reprise, mais nous nous attendons à ce que le rythme du rebond du PIB s'accélère réellement au cours du second semestre de l'année", a-t-il ajouté.

Les chiffres de mars indiquent une divergence importante entre l'Allemagne, première économie de la zone euro, qui profite davantage du rebond industriel, et la France, davantage dépendante des services.

"Le redressement constaté en Allemagne (en mars) est le plus fort depuis trois ans et contraste avec un recul en France, pour le septième mois consécutif", pointe le cabinet américain.

"Cette économie à deux vitesses va probablement persister pendant quelque temps", prévoit Chris Williamson, économiste de Markit.

"La forte augmentation de la demande en produits manufacturés met sous tension les chaînes d'approvisionnement à un niveau sans précédent, ce qui entraîne une hausse des coûts au rythme le plus élevé depuis une décennie. Cette pression sur les coûts se répercutera probablement sur l'inflation dans les mois à venir", a-t-il prévenu.

afp/buc