Si j'étais parti skier hier au lieu de suivre la séance boursière, je me serais probablement rendu compte que quelque chose clochait en regardant le palmarès du CAC40 à la clôture, au moment de siroter un vin chaud. Orange, plus forte hausse de l'indice. Oulah ! Orange, seule hausse de l'indice. Oulalah ! CAC40 ? -3,97%. DAX ? -3,8%. Même le SMI suisse a dégusté : -3,84%. Ça aurait à coup sûr mérité un petit génépi pour faire passer tout ça.

En revenant à la rédaction de Zonebourse, j'aurais sûrement trouvé Laurent 2 en PLS en train de répéter en boucle que les cryptomonnaies allaient rapidement rebondir sur leur support. Tommy aurait probablement été en train de déposer une couronne et un cierge devant la photo de Cathie Wood. Laurent 1 aurait jubilé dans son coin en regardant ses positions baissières clignoter en vert fluo. Eduardo m'aurait envoyé un SMS pour me dire qu'il arriverait un peu en retard. Quant à Roxane, elle aurait demandé "vous croyez que j'ai intérêt d'en profiter pour ouvrir un PEA ?" pendant qu'Etienne aurait répété en boucle "c'est insane" et que Victor aurait ajouté "vous avez-vu l'action de l'Olympique Lyonnais, elle surperforme". Pour finir, Romain se serait probablement moqué de nous avec ses indices américains dans le vert à la clôture. 

Parce Wall Street, après avoir touché le fond, a remonté la pente pour finir au plus haut de la journée. Le baroud d'honneur des actions technologiques et cycliques a permis au S&P500 de finir à +0,28% et au Nasdaq 100 de s'adjuger 0,49%. Un Nasdaq 100 qui avait perdu près de 5% au pire de la séance. C'est dire le retournement de situation. L'indice de volatilité VIX nous fait un petit retour sur les 30 points, comme début décembre dernier. La question à plusieurs centaines de milliards de dollars est évidemment de savoir si la purge est terminée ou si la séance de la veille n'est qu'un soubresaut dans un parcours baissier qui va se poursuivre. Une seule chose est sûre, la nervosité est encore montée d'un cran sur les marchés et nous sommes entrés dans une phase assez classique d'incertitudes accrues.

A très court terme, c'est la décision que doit prendre mercredi la banque centrale américaine sur sa politique monétaire qui crée des remous. L'outil FedWatch du CME prévoit que la Fed relèvera une première fois ses taux d'un quart de point à l'issue de sa réunion des 15 et 16 mars. Celle du 25 et du 26 janvier est juste censée préparer le terrain. Très rares sont les économistes qui s'attendent à une action plus musclée dès demain. Mais cela n'empêche pas les rumeurs de circuler. Ou quelques esprits contrariens de réclamer une action vigoureuse et inattendue, qui trancherait avec la politique monétaire si prévisible des dernières années, mais qui enverrait un message fort dans le combat contre l'inflation.

A l'inverse, j'ai aussi lu des commentaires exhortant la banque centrale à lever le pied sous prétexte qu'elle risque de faire dérailler les marchés boursiers. La Fed doit-elle faire machine arrière parce que les actions se cassent la gueule ? Bien sûr que non, ce n'est pas son rôle, en dépit des apparences. Ce sont les doutes des investisseurs sur les intentions de Jerome Powell et son équipe, les risques de faux-pas de la Fed qui a trop tardé à réagir et les aléas parallèles comme la crise ukrainienne ou la valorisation de certains actifs qui contribuent à alimenter la volatilité du moment. A bon entendeur, je rappelle comme je l'ai fait hier que les cycles de hausse de taux sont généralement profitables aux actions et que l'investissement de long terme ne consiste pas à entrer et sortir des positions tous les quatre matins pour essayer d'anticiper le sens du vent. Il faut parfois savoir faire le dos rond, même si certaines passes sont douloureuses pour les actions.

En attendant, les marchés européens vont rebondir ce matin à l'ouverture, après leur lourde chute de la veille, mais tout cela reste très fragile. En Asie, le rouge est mis malgré le sursaut de Wall Street. Tokyo perd 1,8%, Hong Kong 1,6% et Sydney 2,5% à l'heure où ces lignes sont écrites. Le CAC40 gagne 1% à 6855 points ce matin à l'ouverture.

NB : Les petits ours de l'illustration symbolisent la baisse, par opposition au taureau, symbole de hausse. 

Les temps forts économiques du jour

L'institut allemand Ifo publiera à 10h00 son indicateur du climat des affaires outre-Rhin. Aux Etats-Unis, l'indice FHFA du prix des maisons de novembre (15h00), l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board de janvier (16h00) et l'indice manufacturier de la Fed de Richmond de janvier (16h00) sont au programme. Ce matin, la Corée du Sud a fait état d'une croissance du PIB du T4 très légèrement supérieure aux attentes.

L'euro est ferme à 1,13139 USD. L'once d'or remonte à 1842 USD. Le pétrole reflue à 86,66 USD le Brent et 83,56 USD le WTI. Le T-Bond affiche un rendement de 1,75% sur 10 ans (-1 points), tandis que le Bund s'affiche à -0,11% (-4 points). Le bitcoin perd 2% à 36 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Air France-KLM : Berenberg reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 3,60 à 3,25 EUR.
  • Amundi : Credit Suisse démarre le suivi à neutre en visant 78 EUR.
  • BigBen : Midcap Partners passe d'acheter à conserver en visant 19 EUR.
  • BNP Paribas : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 72 à 79 EUR.
  • Crédit Agricole : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 16,10 à 17,50 EUR.
  • DWS : Crédit Suisse démarre le suivi à sousperformance.
  • Encavis : Stifel passe de conserver à acheter en visant 20,80 EUR.
  • Genmab : DNB passe de conserver à acheter en visant 2950 DKK.
  • Inficon : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 1480 à 1500 CHF.
  • Interparfums : Bryan Garnier passe de neutre à achat en visant 74 EUR.
  • Lumibird : Midcap Partners reste acheteur avec un objectif relevé de 19,70 à 22 EUR.
  • Michelin : RBC relève son objectif de cours de 143 à 174 EUR.
  • Novartis : Liberum passe d'acheter à conserver en visant 87 CHF.
  • Novo Nordisk : Liberum passe de conserver à vendre en visant 570 DKK.
  • Orsted : RBC passe de surperformance à performance sectorielle en visant 800 DKK.
  • Publicis : Oddo BHF passe de neutre à surperformance en visant 70,50 EUR.
  • Roche : les roms restent à conserver avec un objectif de cours relevé de 325 à 388 CHF.
  • Sanofi : Liberum passe de conserver à acheter en visant 109 EUR.
  • Société Générale : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 42 à 48 EUR.
  • Standard Chartered : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 794 à 855 GBp.
  • Stora Enso : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance en visant 19 EUR.
  • Symrise : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 130 à 131 EUR.
  • VAT Group : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 475 CHF.
  • WPP : Oddo BHF passe de surperformance à neutre en visant 1240 GBp.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Stellantis remonte une équipe de nuit à Mulhouse, 800 intérimaires recrutés.
  • Les fonds d'actionnaires d'Electricité de France demandent à la France de clarifier ses projets.
  • Rémy Cointreau confirme ses objectifs annuels après son 3e trimestre.
  • Orpea envisage des suites judiciaires et conteste les accusations d'un livre qui a fait sombrer son cours de bourse et dans une moindre mesure celui du concurrence Korian.
  • Icade et Covivio font évoluer leur partenariat sur l'opération Quai 8.2 à Bordeaux.
  • Nexity livre l'immeuble de bureaux "Le Dauphiné" dans la ZAC Urban'East à Saint-Priest.
  • Enertime estime pouvoir atteindre l'équilibre opérationnel en 2023 et va lever des fonds.
  • L'assemblée générale mixte des actionnaires a approuvé́ le transfert de la cotation des titres Capelli vers Euronext Growth Paris.
  • NamR sélectionnée par Microsoft pour intégrer l'Environmental Start-up Accelerator.
  • Diagnostic Medical Systems finalise l'apport de son imagerie médicale à Asit Biotech.
  • BigBen, Interparfums, Netgem, Novacyt, Omer-Decugis, Groupe Airwell, TheraVet, Eurobio, Lumibird et Nacon ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

Lectures