Pernod Ricard cède près de 2% à 144,35 euros, un repli qui met un terme à une série de six séances consécutives de hausse. Le cocktail concocté par RBC Capital Markets n'a pas été du goût des investisseurs. Il faut reconnaître que la potion canadienne ne manque pas d'amertume. Le broker a dégradé son opinion sur le titre de l'inventeur du « vrai Pastis de Marseille » de Performance en ligne avec le secteur à Sous-performance tout en réitérant son objectif de cours de 117 euros.

Le bureau d'études pointe du doigt l'absence historique d'effet de levier opérationnel du groupe. Selon lui, cette absence va limiter la croissance de la marge même si Pernod Ricard évolue actuellement sur la crête d'une vague cyclique.

Le bureau d'études pense également que la capacité de génération de cash flow de Pernod Ricard restera faible comparativement au secteur. Pour 2019, la prévision de l'analyste est inférieure de 20% à celle de la moyenne du secteur européen des spiritueux.

En avril dernier pourtant, les investisseurs avaient bien accueilli la présentation des résultats du troisième trimestre de l'exercice fiscal décalé du numéro deux mondial des vins et spiritueux. Plusieurs analystes, tels que Credit Suisse et Jefferies, ont d'ailleurs prédit un grand cru 2017/2018 clos fin juin.

Le groupe français avait dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel en repli de 0,5% à 1,977 milliard d'euros. Il affiche cependant une croissance interne de 9,3%, favorisée par le décalage du Nouvel An chinois et de Pâques. Elle est de 6,3% sur les neuf premiers mois de l'exercice.

"Nous confirmons notre objectif annuel dans le haut de la fourchette annoncée le 9 février 2018, avec une croissance interne du résultat opérationnel courant pour l'exercice fiscal 2017/18 autour de 6%", avait déclaré le PDG, Alexandre Ricard.

Depuis lors, le marché voyait le verre rempli. En Bourse, l'action a bondit de plus de 6% entre cette présentation et vendredi dernier, atteignant même un record de 147,75 euros dans l'après-midi.