L'offre de rachat de Suez ne présente aucun risque pour l'emploi, assure Antoine Frérot, PDG de Veolia , dans un entretien accordé aux Echos à paraître lundi.

Veolia propose de racheter les parts d'Engie dans le capital de son concurrent en vue d'une offre ultérieure sur l'ensemble de ce capital. Le conseil d'administration de Suez a annoncé jeudi le rejet de cette offre, jugeant le prix de 15,50 euros par action proposé par Veolia pour la quasi-totalité de la participation d'Engie (soit 29,9% sur un total de 32% environ) "significativement inférieur" à la valorisation intrinsèque du groupe.

Philippe Varin, président du Conseil d'administration, qui parle d'une offre "très hostile", a par ailleurs dit craindre des pertes d'emplois.

"Je veux dire aux salariés de Suez que non seulement ils n'ont rien à perdre, mais tout à gagner ! Il n'y aura aucune perte d'emploi. Au sein du futur groupe, bien sûr, mais c'est valable aussi pour les repreneurs des activités en France que nous devrons céder pour des raisons de concurrence", déclare Antoine Frérot dans l'entretien accordé aux Echos, sans évoquer une éventuelle revalorisation de l'offre.

"Chaque salarié sera repris, avec l'intégralité de ses avantages sociaux actuels", poursuit-il.

Antoine Frérot promet la création d'un comité chargé de sélectionner les acheteurs composé de membres du personnel de Veolia et de Suez ainsi que de représentants des salariés, dont la mission consistera à vérifier le maintien de l'emploi, des conditions de travail et des avantages sociaux. "Le prix ne sera que le quatrième critère", souligne-t-il.

Citant l'exemple de Meridiam, qui propose de reprendre l'activité "Eau France", il assure que Veolia a choisi "un groupe capable non seulement de préserver les emplois, mais plus encore de leur construire un avenir".

"Meridiam achètera par conséquent les activités opérationnelles, mais aussi la construction (Degrémont France) et surtout le centre de recherche (le Cirsee), de façon à avoir un ensemble avec des perspectives de développement fortes", précise-t-il.

Interrogé sur l'hypothèse de plusieurs milliers de suppressions d'emplois avancée par certains, le patron de Veolia répond : "Ce sont des mensonges ! Les métiers de service opérationnels comme les ripeurs, qui collectent les poubelles, ne se délocalisent tout simplement pas".

"La crainte de perte d'emplois ne peut légitimement concerner que les effectifs de structure, et donc essentiellement le siège, mais, là encore, je tiens à les dissiper", ajoute-t-il.

(Jean-Philippe Lefief)