Paris (AFP) --Le nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard, a annoncé lundi qu'il allait se rendre cette semaine au Japon pour rencontrer les dirigeants de Nissan et contribuer au rétablissement, entre les deux partenaires, des liens de confiance endommagés par l'affaire Ghosn.

"Bien sûr, j'irai au Japon bientôt. J'ai une longue mission (...) de rétablissement de confiance, de transparence, de loyauté", a-t-il déclaré à des journaliste en marge de la présentation des résultats de Michelin, lundi soir.

"L'avenir de l'alliance est quelque chose de fondamental pour le groupe Renault comme pour le groupe Nissan. J'allais dire pour nos deux pays", a-t-il ajouté.

Patron de Michelin, M. Senard va continuer de diriger le manufacturier de pneumatiques jusqu'au mois de mai, en plus de ses fonctions de président du conseil d'administration de Renault.

Il a précisé qu'il partirait au Japon "en milieu de semaine" pour quelques jours. "Je mesure le poids de la responsabilité qui repose sur mes épaules dans cette affaire. J'y vais avec beaucoup de détermination, et je dois dire que les signaux qui sont revenus du Japon récemment depuis ma nomination ont été, je dois le dire, extrêmement encourageants", a poursuivi M. Senard.

Mis en examen et incarcéré au Japon pour divers abus de biens sociaux et malversations présumés, l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a été contraint de démissionner fin janvier de son poste de PDG chez Renault.

Il a été remplacé par un duo composé de M. Senard, à la présidence du conseil d'administration, et de Thierry Bolloré, comme directeur général exécutif.

Interpellé au Japon fin novembre, M. Ghosn avait été rapidement déchu de ses fonctions de président du conseil d'administration chez Nissan, comme chez Mitsubishi, autre partenaire de Renault.

L'enquête interne lancée par Nissan, sans en informer Renault, et les révélations à la presse et à la justice japonaise, orchestrées par son directeur général Hiroto Saikawa, ont irrité les dirigeants du groupe au losange. De leurs côtés, les Japonais ont mal pris l'attachement des Français à Carlos Ghosn et les critiques contre leur système judiciaire.

Alors que Renault détient 43% du capital de Nissan, l'affaire a mis à mal le partenariat franco-japonais, révélant des tensions sur le partage du pouvoir et une aspiration de Nissan à rééquilibrer le rapport de force face à Renault.

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