Depuis l'arrestation de Ghosn le 19 novembre au Japon, l'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a réclamé à voir les conclusions de cette enquête interne.

Un tribunal de Tokyo a rejeté mardi la demande de remise en liberté formulée par Carlos Ghosn, que la justice japonaise accuse de malversations financières.

Le parquet de Tokyo a inculpé lundi Carlos Ghosn pour ne pas avoir déclaré l'intégralité de sa rémunération versée par Nissan de 2010 à 2015 et il a prolongé la détention du PDG de Renault et de l'alliance Renault-Nissan en élargissant officiellement son enquête aux trois années suivantes.

Renault, dont le conseil d'administration se réunit le 13 décembre alors que la pression monte pour que Ghosn soit démis de ses mandats de président et de directeur général, a pu commencer à consulter l'enquête interne de Nissan sur les malversations prêtées à Carlos Ghosn, ont rapporté mardi Les Echos et d'autres médias.

Un porte-parole de Renault n'a pas confirmé avoir reçu le dossier de Nissan.

Renault a demandé à ce que les conclusions soient partagées suivant une procédure légale stricte requérant l'"accord du procureur japonais", a dit une source gouvernementale

"Pour l'instant, on n'a pas le détail de ce qui est contenu dans ces éléments, on ne peut pas prendre de position", a-t-elle ajouté.

Le ministère des Finances s'est abstenu de tout commentaire.

Contrairement à Nissan et à Mitsubishi, qui ont rapidement révoqué Carlos Ghosn de la présidence de chacun des deux groupes, le conseil d'administration de Renault a estimé le 20 novembre ne pas être "en mesure de se prononcer sur les éléments dont disposeraient Nissan et les autorités judiciaires japonaises à l'encontre de Carlos Ghosn", arrêté la veille.

"M. Ghosn, temporairement empêché, demeure Président-Directeur général", avait ajouté le conseil dans un communiqué, optant pour une direction intérimaire incarnée par Philippe Lagayette et Thierry Bolloré.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Laurence Frost

Valeurs citées dans l'article : Renault, MITSUBISHI MOTORS CORPORATION, Nissan Motor Co Ltd