"Nous avons conclu que l'alliance proposée entre United Technologies et Raytheon est mal conçue et a peu de chance de créer de la valeur pour les actionnaires d'UTC", écrit Daniel Loeb dans une lettre adressée au conseil d'administration d'United Technologies.

UTC a annoncé le 10 juin sa volonté de fusionner sa division aéronautique avec Raytheon afin de donner naissance au deuxième groupe mondial d'aéronautique et de défense par le chiffre d'affaires derrière Boeing.

L'opération à 121 milliards de dollars (105,5 milliards d'euros), qui suscite l'inquiétude du président américain Donald Trump en matière de concurrence, devrait être finalisée au premier semestre 2020.

Daniel Loeb, qui est en revanche un ardent soutien du projet d'UTC de se scinder en trois activités (l'aéronautique, les climatiseurs Carrier et les ascenseurs Otis), fait valoir que l'opération constitue "un changement déconcertant dans la stratégie d'UTC".

Il accuse le directeur général d'United Technologies d'avoir conçu la fusion pour conserver son emploi.

United Technologies a dit son désaccord avec les conclusions du fonds spéculatif, faisant valoir que son conseil d'administration était confiant dans la capacité de la transaction à créer un fournisseur de premier plan.

D'autres actionnaires "sont d'accord avec nous sur l'opportunité de cette fusion", a réagi le groupe.

Daniel Loeb est toutefois le deuxième investisseur influent à s'opposer au projet d'accord.

L'investisseur William Ackman, qui pilote le fonds spéculatif concurrent Pershing Square Capital Management, a écrit à UTC pour se plaindre avant même que le projet ne soit rendu public.

Aucun des deux hommes, dont les fonds détiennent chacun moins de 1% du groupe, ne pourrait seul faire capoter la transaction. Ils ont tous les deux assuré que d'autres investisseurs partageaient leurs préoccupations.

(Svea Herbst-Bayliss avec Rachit Vats, Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Myriam Rivet)