John Flint, qui aura 50 ans l'année prochaine, prendra ses fonctions le 21 février 2018, a précisé HSBC jeudi, succédant ainsi à Stuart Gulliver, qui se retirera après sept ans à ce poste.

Le choix du successeur de Stuart Gulliver a été la première grande décision que le nouveau président du conseil d'administration Mark Tucker, en poste depuis le 1er octobre, a dû prendre.

Mark Tucker est lui-même le premier président venu de l'extérieur que la banque ait jamais désigné.

Le choix de John Flint est perçu comme celui de la sécurité par les autres dirigeants de HSBC, étant donné l'ancienneté du futur directeur général au sein de l'entreprise.

John Flint, qui n'a aucun lien de parenté avec l'ancien président du conseil d'administration Douglas Flint, travaille chez HSBC depuis 1989. Il a occupé des postes dans la banque de dépôt et dans la banque d'investissement et a passé 14 ans en Asie au début de sa carrière dans l'établissement, lui-même tourné vers la Chine et l'Inde depuis sa création en 1865.

"Il a une grande compréhension et du respect pour l'héritage de HSBC et l'enthousiasme pour bâtir la banque pour la prochaine génération", a commenté Mark Tucker dans un communiqué.

Alors que la rumeur a un temps circulé que HSBC pourrait nommer un directeur général venu de l'extérieur pour la première fois en 152 ans d'existence, John Flint apparaissait ces derniers temps comme le favori pour la succession de Stuart Gulliver.

PRIORITÉ AUX REVENUS APRÈS LA RÉORGANISATION

L'annonce de sa nomination a eu peu d'effets sur le cours de Bourse de HSBC, qui cédait 1,45% vers 14h25 GMT à Londres, plus mauvaise performance de l'indice FTSE-100 (+0,22%). Le titre HSBC se traite ex-dividende ce jeudi.

"S'ils s'étaient dotés d'un président extérieur et d'un directeur général extérieur, cela aurait peut-être été un peu trop et cela aurait pu provoquer une incertitude sur les marchés quant à l'orientation et à l'implantation géographique de HSBC à l'avenir", a dit Benjamin Quinlan, directeur du cabinet de conseil en services financiers Quinlan & Associates à Hong Kong.

La première tâche de John Flint sera de faire croître les revenus de toutes les activités de HSBC, qui s'efforce de redresser à nouveau ses bénéfices après une période de restructuration consécutive à la crise financière de 2007-2009.

Après son arrivée à la tête de la banque au début de la décennie actuelle, le duo formé par Douglas Flint et Stuart Gulliver s'est efforcé de réduire la taille d'un établissement devenu tentaculaire dans les années précédant la crise.

HSBC a annoncé en juillet son troisième plan de rachat d'actions en un an ainsi qu'une progression de son bénéfice, signes de son redressement.

La banque s'est toutefois donné un défi de taille en se fixant pour objectif de long terme un rendement des fonds propres de plus de 10%. Elle a renoncé en août 2016 à tout calendrier pour atteindre cet objectif.

Les investisseurs seront notamment curieux de savoir si John Flint va poursuivre dans la voie tracée par Stuart Gulliver, qui a décidé de mettre l'accent sur le marché asiatique.

(Wilfrid Exbrayat et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par Rachel Armstrong et Lawrence White