PARIS, 15 mars (Reuters) - Le conseil d'administration de Danone a évincé dimanche soir Emmanuel Faber de la présidence du géant français de l'agroalimentaire critiqué depuis plusieurs mois sur sa gouvernance et sa performance, a rapporté Le Figaro https://www.lefigaro.fr/societes/gilles-schnepp-remplace-emmanuel-faber-a-la-tete-de-danone-20210314 sur son site internet.

Le dirigeant, à la tête de Danone depuis sept ans, avait déjà renoncé début mars à ses fonctions de directeur général, tout en conservant la présidence de Danone.

Le conseil a désigné pour le remplacer l'ex-PDG de Legrand, Gilles Schnepp, âgé de 62 ans, coopté comme administrateur en décembre dernier.

Danone n'a pu être joint par Reuters dans l'immédiat.

Le départ brutal du dirigeant de 57 ans va accentuer la pression sur le numéro un mondial des produits laitiers frais pour trouver rapidement un nouveau directeur général.

Danone fait face depuis plusieurs mois aux critiques de plusieurs de ses investisseurs, dont la société d'investissement Artisan Partners et le fonds activiste Bluebell Capital, qui réclamaient le départ d'Emmanuel Faber et une nouvelle stratégie pour la société.

Ces derniers pointent notamment la performance boursière décevante du groupe, sa rentabilité inférieure à celle de plusieurs de ses principaux concurrents, ainsi que des investissements en retrait - notamment dans l'innovation et le marketing.

Les difficultés du numéro un mondial des produits laitiers frais ont été exacerbées l'an dernier par les effets de la crise du coronavirus, qui a lourdement pénalisé sa division Eaux et pesé sur ses marges.

Danone a lancé en novembre un plan prévoyant la suppression d'environ 1.500 à 2.000 postes.

Emmanuel Faber, qui cumulait les fonctions de directeur général et de président depuis 2017, a poursuivi une stratégie de diversification dans les produits à forte croissance, comme les probiotiques, tout en transformant Danone en entreprise à mission dont la performance est en partie mesurée sur des critères sociaux et environnementaux.

Mais le départ de plusieurs cadres du groupe et des réorganisations successives ont suscité des tensions au sein du conseil d'administration qui ont éclaté au grand jour à la suite du départ de la directrice financière Cécile Cabanis à l'automne dernier, selon des sources au fait du dossier.

"Bien sûr le travail commence maintenant", a réagi Bluebell Capital dimanche soir, se félicitant que "toutes" ses demandes aient été acceptées.

"Nous avons bon espoir que sous la supervision de M. Schnepp, une trajectoire de croissance profitable puisse être retrouvée chez Danone tout en conservant la durabilité comme priorité".

(Gwénaëlle Barzic, Sarah White et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean Terzian)