PARIS, 23 juin (Reuters) - Plusieurs membres de la majorité présidentielle sont montés au créneau pour répliquer à l'ex-PDG du groupe de luxe Kering François Pinault, qui juge dans un entretien accordé au magazine M du Monde que "Macron ne comprend pas les petites gens".

Le milliardaire collectionneur, dont la famille occupe le septième rang des plus grandes fortunes de France selon le classement 2017 du magazine Challenges, a fait part dans cet entretien de sa crainte de voir le chef de l'Etat "mene(r) la France vers un système qui oublie les plus modestes".

"Je ne suis pas certain qu'il comprenne lui-même les petites gens", a déclaré samedi sur Europe 1 le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, en écartant les critiques "de la part de quelqu'un qui, pendant longtemps, n'a pas payé d'impôts".

Le président du groupe La République en marche (LaRem) à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a quant à lui raillé le "surréalisme involontaire" de ces déclarations.

"Nul doute que seuls les milliardaires peuvent comprendre les autres: la commisération procure un supplément d'âme qui ne s'achète pas", a-t-il ironisé sur Twitter.

De son côté, le député LaRem d'Ille-et-Vilaine Florian Bachelier a défendu sur BFMTV le "projet d'émancipation et d'égalité réelle" porté par le chef de l'Etat et sa majorité.

"Pour nous, le cap il est clair depuis le début (...) c'est de faire en sorte que la fille d'un chômeur peu qualifié en zone d'éducation prioritaire ait les mêmes chances dans la vie que le fils de Monsieur Pinault", a-t-il dit.

A l'inverse, le sénateur socialiste du Val d'Oise Rachid Temal voit dans les propos de François Pinault une confirmation de l'expression de "président des riches" que l'opposition de gauche utilise pour décrire la politique du chef de l'Etat.

"Une question me vient à l'esprit... qui en France ne le voit pas encore Les marcheurs Les membres du gouvernement ", s'interroge-t-il sur Twitter.

Les dernières semaines ont été marquées par des inquiétudes croissantes dans l'opposition et des réserves émergentes dans les rangs de la majorité présidentielle dans la perspective de la réforme d'un système social que l'exécutif juge inefficace par rapport aux sommes que l'Etat y consacre. (Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)