Les sociétés financières installées au Royaume-Uni doivent rapidement finaliser leur relocalisation dans l'Union européenne pour continuer à y exercer en 2021, a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Le Royaume-Uni et l'Union européenne peinent à conclure un accord sur leurs futures relations commerciales alors que le Brexit deviendra pleinement effectif le 1er janvier.

De nombreuses entreprises financières basées au Royaume-Uni ont ouvert des filiales dans l'UE pour conserver leur "passeport européen" après la fin de la période de transition sur le Brexit le 31 décembre mais certaines n'ont toujours pas fini leurs préparatifs.

"Même s'il y a un accord commercial, que je continue de souhaiter et d'espérer, la Grande-Bretagne aura quitté le marché unique et donc les choses changeront quoi qu'il en soit significativement pour les services financiers", a dit François Villeroy de Galhau lors d'une conférence à Paris.

"Cela signifie que les sociétés exerçant avec un passeport européen doivent rapidement finaliser leur relocalisation dans l'UE si elles veulent exercer ici à partir de l'année prochaine", a-t-il ajouté.

Les autorités françaises avaient déjà, en septembre, donné leur aval à 43 sociétés et 31 autres, essentiellement des firmes d'investissement, ont sollicité une licence française, a détaillé le gouverneur de la Banque de France.

Cela signifie que 150 milliards d'euros d'actifs auront été relocalisés en France d'ici la fin de l'année, y compris ceux de filiales britanniques de groupes français.

"Une poignée de petites entreprises" doivent néanmoins accélérer leurs préparatifs sous peine de ne pouvoir exercer dans l'UE dès janvier, a prévenu François Villeroy de Galhau.

L'UE a accordé une période de transition de 18 mois à partir du 1er janvier aux intervenants de marchés pour réduire leur dépendance aux chambres de compensation londoniennes, jugée "excessive" par le gouverneur de la Banque de France.

"Considérant la taille et la concentration de certains de ces services de compensation, parier sur le statu quo serait une proposition perdante", a-t-il dit.

(Leigh Thomas; version française Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey)