PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le directeur général de Société Générale, Frédéric Oudéa, a déclaré jeudi que la banque française ne faisait pas partie des huit établissements financiers concernés par une enquête de la Commission européenne sur une éventuelle entente dans le trading d'obligations souveraines.

Bruxelles a envoyé fin janvier une communication des griefs à ces établissements, non identifiés, les soupçonnant de s'être entendus pour fausser la concurrence sur l'acquisition et le trading d'obligations souveraines européennes.

Frédérice Oudéa, qui s'exprimait pendant une conférence de présentation des résultats de Société Générale au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'exercice 2018, a par ailleurs indiqué ne pas anticiper de consolidation dans le secteur bancaire à court terme.

"Il n'y aura pas de consolidation sur le court terme. La priorité du management des banques c'est d'améliorer la rentabilité structurelle. Les bénéfices de la transformation digitale seront plus élevés qu'une possible consolidation. Si elle a lieu, cela prendra beaucoup de temps car il y a trop d'incertitude en ce moment sur la construction européenne", a-t-il souligné.

Emboîtant le pas à sa concurrente BNP Paribas, Société Générale a révisé en baisse jeudi ses prévisions de revenus et de rentabilité à moyen terme et annoncé de nouvelles mesures d'économies après un quatrième trimestre difficile pour sa division de banque de financement et d'investissement (BFI).

La banque a également décidé d'écarter le dirigeant de son pôle marchés, Frank Drouet, qui sera remplacé par Jean-François Grégoire, actuellement en charge des risques de marché après avoir dirigé le pôle de trading mondial du groupe.

Dans un contexte moins favorable qu'attendu, le groupe prévoit de restructurer sa banque d'affaires et de grande clientèle, dont les coûts seront réduits de 500 millions d'euros par rapport à 2016. La réduction du bilan des activités de marché passera également par une accélération des cessions. La banque n'a pas précisé à ce stade quelles étaient les cessions envisagées, ni si ces restructurations se traduiraient par des réductions d'effectifs.

Interrogé à ce sujet, le directeur général délégué, Séverin Cabannes a indiqué jeudi que "nous sommes dans un processus de revue des activités de marché. Nous voulons diminuer la consommation de capital dans les activités les moins rentables comme le fixed income."

Par ailleurs, Société Générale ne compte pas verser un dividende en actions en 2020, a déclaré Frédéric Oudéa. "Cette option n'est que pour l'exercice 2018", a-t-il précisé, alors que le groupe a annoncé jeudi le maintien de son dividende annuel à 2,20 euros par action, avec une option de paiement en actions.

-Daxia Rojas, L'Agefi, et Valérie Venck, Agefi-Dow Jones, 01 41 27 48 11; vvenck@agefi.fr ed: ECH

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