(Actualisation: commentaires des dirigeants, rappel des réductions de coûts dans la BFI, développement sur la banque de détail en France, point sur Arval, actualisation de l'évolution boursière)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--BNP Paribas (>> BNP Paribas) a ouvert vendredi le bal des publications de résultats trimestriels dans le secteur bancaire français avec des comptes nettement supérieurs aux prévisions des analystes. La première banque française cotée en termes d'actifs a notamment bénéficié de la vigueur de ses métiers de banque de financement et d'investissement (BFI), malgré un environnement peu porteur pour le trading obligataire et une base de comparaison élevée.

BNP Paribas a dégagé un bénéfice net de 2,40 milliards d'euros au deuxième trimestre, en baisse de 6,4%, dans le sillage du recul de 3,4% du produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires), à 10,94 milliards d'euros. Sur la même période de l'exercice 2016, le PNB avait été gonflé par une plus-value de 597 millions d'euros liée à la cession de titres Visa Europe.

Hors éléments exceptionnels, le résultat net a grimpé de 17,2%, à 2,57 milliards d'euros. Les frais de gestion ont diminué de 0,3%, grâce aux programmes d'efficacité mis en place par le groupe dans le cadre de son nouveau plan stratégique. Le coût du risque (provisions pour risques de crédits impayés) a de son côté chuté de 16,3%, à 662 millions d'euros, en raison, entre autres, du recentrage du portefeuille de clients de la banque en Italie sur les entreprises les plus robustes.

Les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 1,94 milliard d'euros et sur un PNB de 10,87 milliards d'euros, d'après le consensus élaboré par le fournisseur de données financières FactSet.

Alors que la plupart de ses concurrentes étrangères ont accusé une baisse de leurs revenus dans la BFI au deuxième trimestre, ceux de BNP Paribas ont crû de 4,6%, à 3,2 milliards d'euros. La BFI a dégagé un résultat avant impôts de 1,35 milliard d'euros, soit un bond de 48,7% sur un an. Ces évolutions sont d'autant plus notables que le deuxième trimestre 2016, qui avait bénéficié d'une hausse des volumes dans le contexte du référendum sur le Brexit, constituait une base de comparaison élevée.

Des gains de parts de marché dans les dérivés d'actions

Les performances de la BFI proviennent en bonne partie des activités de dérivés d'actions, dans lesquelles l'établissement bancaire a gagné des parts de marché auprès des fonds de pension, des compagnies d'assurance et autres clients institutionnels. BNP Paribas a également observé un regain d'appétit des investisseurs pour les warrants indexés sur les indices boursiers et pour les produits structurés sur les actions.

Dans les métiers de "fixed income" (taux, devises, matières premières), les revenus ont chuté de 15,9%. Les rivales étrangères de BNP Paribas ont jusqu'à présent fait état de reculs compris entre 4% et 40% dans cette activité sur la période d'avril à juin.

Les résultats de la BFI de BNP Paribas ont en outre bénéficié du programme de réduction de coûts de 1 milliard d'euros environ sur la période 2016-2019 lancé dans cette division en début d'année dernière.

La division de services financiers internationaux, qui comprend la banque de détail hors zone euro, la gestion d'actifs, le crédit à la consommation et les assurances, a poursuivi sa croissance régulière. Le bénéfice avant impôts a augmenté de 11,3%, à 1,41 milliard d'euros, pour un PNB en hausse de 3,2%, à 3,94 milliards d'euros.

Le scénario de taux défavorable perdurera au moins une année

Le pôle "marchés domestiques", qui inclut l'activité de banque de détail en Europe, a accusé une baisse de 2,3% de son résultat avant impôts, à 1,05 milliard d'euros au deuxième trimestre, dans le sillage d'un repli de 0,3% de son PNB, à 3,95 milliards d'euros. L'environnement de taux d'intérêt toujours très bas au sein de la zone euro comprime les marges nettes d'intérêt que les banques tirent de la transformation de ressources à court terme en prêts à long terme, notamment en incitant nombre de clients à renégocier à la baisse les conditions de leurs crédits immobiliers. "Les banques demeureront dans un scénario de taux défavorable durant encore au moins une année", a prédit Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, lors d'une conférence de presse vendredi.

Les revenus d'intérêt de la banque de détail en France ont ainsi diminué de 1,7% au deuxième trimestre. Mais ce fléchissement a été en partie compensé par la hausse de 8,3% des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises, ainsi que par la progression de 1,8% des commissions, la deuxième grande composante du PNB au côté des revenus d'intérêt. La baisse du PNB de la banque de détail en France s'est donc limitée à 0,1% d'avril à juin. Elle devrait se cantonner à 1% sur l'ensemble de l'année, alors que le groupe tablait jusqu'à présent sur un repli de 3%, a indiqué Thierry Laborde, directeur général adjoint de la banque.

"Le choix de ne pas partager Arval"

Le pôle "marchés domestiques" inclut également Arval, spécialiste de la location automobile de longue durée, concurrent d'ALD, dont Société Générale (>> Société Générale) a introduit 20% du capital en Bourse le mois dernier. Interrogé sur l'éventualité d'une cotation d'Arval, Thierry Laborde a déclaré que BNP Paribas avait "fait le choix de ne pas partager Arval, dont le métier est très profitable et bénéficie de beaucoup de vents positifs.'

Au chapitre du bilan, le ratio de solvabilité "core equity tier one" (CET1), qui mesure les fonds propres de grande qualité rapportés aux actifs pondérés des risques, s'établissait à 11,7% au 30 juin, contre 11,6% au 31 mars et 11,1% à fin juin 2016.

Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, a salué de "bons résultats qui inscrivent le démarrage du plan 2020 dans une dynamique favorable." Le groupe bancaire avait dévoilé en février les grandes lignes de ce nouveau plan stratégique. Essentiellement axé sur la transformation digitale de BNP Paribas, avec 3 milliards d'euros d'investissements dans ce domaine, il repose sur une croissance annuelle moyenne de 2,5% du PNB d'ici à 2020, et sur une progression du bénéfice net de plus de 6,5% par an, en moyenne.

L'action BNP Paribas cédait 0,58%, à 65,62 euros, vendredi en fin de matinéea alors que le CAC 40 perdait 1,4%. Le cours de Bourse gagne 3,17% sur la semaine. Le titre progresse de 8,41% depuis le 1er janvier, une hausse supérieure celle de l'indice CAC 40 (+5,19%) et en ligne avec celle de l'indice Stoxx Europe 600 Banks (+9,86%).

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48 14; clejoux@agefi.fr ed : VLV - ECH

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Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Société Générale