L'entreprise, dont les performances ont également été portées par sa division nucléaire PreussenElektra, a en outre déclaré qu'elle allait dégager en 2017 un bénéfice net substantiel.

Mardi, après la publication des résultats d'Uniper, un groupe créé par la scission de ses activités de production d'électricité, E.ON a annoncé dit qu'il porterait son taux de distribution du dividende à au moins 65% de son bénéfice net ajusté à compter de 2018, un effort qui vise à rapprocher sa politique de rémunération de celles de ses principaux rivaux dans le secteur.

Innogy, dont RWE s'est séparé l'an dernier et qui est présent sur les mêmes segments de marché qu'E.ON, distribue entre 70% et 80% de son résultat net ajusté.

Malgré ces annonces, le titre E.ON perdait 1,33% à 8,7840 euros vers 11h25 GMT, l'une des plus fortes baisses de la Bourse de Francfort, alors en repli de 1,21% tandis que l'indice regroupant les "utilities" européennes cédait 0,7%.

"Le marché est concentré sur le dividende. Mais au final, ce qui compte, ce sont les perspectives de bénéfices. Un dividende plus élevé fait peut-être bonne impression mais n'augmente pas nécessairement la valeur d'une action", a déclaré Ingo Becker, chargé du secteur chez Kepler Cheuvreux.

Des estimations de Thomson Reuters I/B/E/S suggèrent que le bénéfice d'exploitation d'E.ON devrait rester stable jusqu'à la fin de la décennie, en raison à la fois du caractère régulé des résultats de son activité réseaux et d'une concurrence féroce dans la distribution.

PAS DE PRÉCISIONS SUR UNIPER

Le président du directoire d'E.ON, Johannes Teyssen, a déclaré que le groupe ne prévoyait pas de grandes acquisitions, ajoutant qu'il préférait se concentrer sur des opérations de croissance externe de taille modeste.

Au cours des derniers mois, des informations faisant état de possibles rapprochements transnationaux - une fusion entre RWE et le français Engie a été évoquée ainsi qu'un possible mariage entre l'espagnol Gas Natural et le portugais EDP - ont conduit certains analystes à anticiper un vaste mouvement de consolidation dans l'électricité européenne.

Comme RWE, E.ON s'est scindé en deux l'an dernier pour mieux s'adapter à l'engouement pour les énergies renouvelables, la chute des prix de gros de l'électricité et la décision de l'Allemagne d'en finir avec le nucléaire d'ici 2022.

E.ON a gardé les activités énergies renouvelables, les réseaux et les services tandis que la production d'électricité classique et le négoce énergétique ont été rassemblés au sein d'Uniper, encore détenu à 46,65% par son ex-maison mère.

Cette nouvelle entité, introduite en Bourse en septembre, a annoncé mardi avoir relevé ses prévisions annuelles de bénéfice d'exploitation et de dividende au vu de ses performances du premier semestre.

En mai, Johannes Teyssen, avait dit vouloir céder rapidement le solde de la participation dans Uniper. A l'occasion de la publication des résultats semestriels, le président du directoire n'a rien dit de plus à ce sujet, se contentant de dire qu'E.ON envisageait toutes les options.

Des sources ont déclaré à Reuters que le finlandais Fortum était susceptible d'être intéressé par certains actifs d'Uniper. Le directeur financier du tchèque CEZ a de son côté dit mardi ne pas envisager de prendre part au processus.

Sur les six premiers mois de l'année, le résultat opérationnel ajusté d'E.ON a reculé de 12%, à 1,77 milliard d'euros, alors que les intervenants de marché interrogés par Reuters l'attendait en moyenne à 1,56 milliard.

Le groupe entend toujours dégager en 2017 un bénéfice d'exploitation ajusté compris entre 2,8 et 3,1 milliards d'euros et un résultat net ajusté de 1,2 à 1,45 milliard.

Sur le seul premier semestre, ce bénéfice net ajusté a augmenté de 46%, à 881 millions, contre un consensus de 723 millions. E.ON a souligné que son endettement net était revenu à 21,5 milliards d'euros à fin juin contre 24,75 milliards à fin mars.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Christoph Steitz

Valeurs citées dans l'article : RWE, E.ON, Uniper SE, Innogy SE