FLINS (Yvelines) (Reuters) - Renault espère réaliser un milliard d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire d'ici dix ans grâce aux nouvelles activités de recyclage appelées à remplacer l'assemblage de voitures neuves dans son usine de Flins (Yvelines), a dit mardi le directeur général du groupe au losange.

"Ces activités généreront 200 millions de chiffre d'affaires dès 2025 et on pense pouvoir atteindre un chiffre (de l'ordre du milliard) pour la fin de la décennie", a dit Luca de Meo à des journalistes lors d'une visite organisée pour le premier anniversaire de l'annonce du projet.

La conversion du site, qui assemble encore pour quelques années la Zoé électrique et la Nissan Micra, constituait l'une des principales annonces du plan de restructuration de 2020 grâce auquel le constructeur français espère sortir du rouge et redresser sa marge.

"Il ne s'agissait pas d'un petit sujet, il ne s'agissait pas d'une simple optimisation d'un site, c'était la transformation radicale d'un site historique (...) de montage assez classique, et qui est en train de se transformer en ce qui sera, très bientôt, la première usine d'économie circulaire en Europe en matière d'automobile", a dit de son côté le président de Renault Jean-Dominique Senard.

A la fin de l'année, 700 salariés de Flins auront rejoint les rangs de la "Refactory", qui regroupe une activité de reconditionnement de véhicules d'occasion qui fait ses premiers pas et un pôle de recyclage de batteries.

A l'horizon 2030, le nouveau site devrait employer plus de 3.000 personnes, contre un effectif actuel de 2.200 personnes à la fois à Flins et Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), une implantation appelée à fermer ses portes et dont une partie des salariés rejoindra le site des Yvelines.

Précurseur de l'électrique avec son partenaire Nissan au début de la décennie précédente, Renault voit aujourd'hui sa gamme éclipsée par les ambitions de nouveaux entrants comme Tesla et les appétits de géants comme Volkswagen ou Stellantis.

Mais Luca de Meo estime que le groupe au losange dispose encore de plusieurs atouts, notamment dans les nouveaux métiers qui fleurissent autour de cette technologie, à commencer par le recyclage et la seconde vie des batteries.

"On connaît très bien la voiture électrique, on sait la produire, on sait la réparer, on a beaucoup de data. Et nous avons un autre avantage: nous sommes les premiers à voir les batteries revenir", a-t-il ajouté.

(Gilles Guillaume, édité par Matthieu Protard)

par Gilles Guillaume