9 novembre (Reuters) - Meta Platforms, le groupe américain qui possède entre autre Facebook et Instagram, a annoncé mercredi son intention de réduire ses effectifs de 13%, ce qui reviendra à supprimer plus de 11.000 emplois, un plan social de grande ampleur que la direction justifie par l'envolée des coûts et la dégradation du marché publicitaire.

Ce plan social, l'un des plus importants lancés cette année dans le secteur des hautes technologies, est le premier dans l'histoire de l'entreprise cofondée par Mark Zuckerberg il y a 18 ans.

Alors que la pandémie avait dopé l'activité des sociétés de la "tech" et fait s'envoler leur valorisation boursière, le retour de l'inflation et la remontée des taux d'intérêt se traduisent cette année par des difficultés qui ont déjà conduit plusieurs autres grands noms comme Tesla ou Microsoft à tailler dans leurs effectifs.

"Non seulement le commerce en ligne a renoué avec ses tendances antérieures mais le retournement macroéconomique, l'augmentation de la concurrence et des pertes de revenus publicitaires se sont traduits par un chiffre d'affaires bien inférieur à ce que j'avais prévu", a déclaré Mark Zuckerberg, le directeur général, dans un message adressé à l'ensemble des salariés de Meta.

"J'ai commis cette erreur et j'en assume la responsabilité."

Il a ajouté que le groupe souhaitait concentrer ses ressources et ses capitaux sur "des domaines de croissance hautement prioritaires", comme son moteur d'intelligence artificielle, ses plates-formes publicitaires et professionnelles ou son projet de "métavers".

Meta prévoit aussi de réduire ses dépenses non-contraintes et de prolonger le gel de ses recrutements jusqu'à la fin du premier trimestre 2023.

Les salariés dont le poste est supprimé sont éligibles à une indemnité équivalant à 16 semaines de salaire de base, plus deux semaines par année d'ancienneté.

L'action Meta, dont la valeur a chuté de 71% depuis le début de l'année, gagnait 3% dans les échanges en préouverture à Wall Street après ces annonces. (Reportage Aditya Soni, Nivedita Balu et Eva Mathews à Bangalore, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)