par Andrés González et Pamela Barbaglia

Dans le cadre de cet accord, en cours de finalisation, KKR utilisera son fonds d'infrastructure pour prendre une participation minoritaire dans les tours télécoms d'Altice en France, selon les sources.

D'après des estimations des analystes de RBC, les tours françaises pourraient être valorisées environ quatre milliards d'euros, soit 20 fois leur Ebitda.

KKR était en concurrence avec la société de capital-investissement Blackstone et un consortium mené par les branches d'investissement en infrastructures des assureurs Allianz et Axa, ont précisé les sources.

KKR s'est abstenu de tout commentaire. Altice et les autres prétendants n'étaient pas disponibles dans l'immédiat.

Altice, dont la dette représente plus du double du chiffre d'affaires annuel, cherche à finaliser une série de cessions non stratégiques, notamment des tours télécoms en France et au Portugal et l'ensemble de ses activités en République dominicaine.

Patrick Drahi, le fondateur d'Altice, s'est engagé en janvier à relancer la croissance et à améliorer l'endettement de la société face aux inquiétudes sur la solidité financière d'un groupe bâti à coup d'acquisitions par effet de levier.

La division SFR d'Altice compte environ 20.000 sites de tours en France, mais certains de ces actifs sont détenus conjointement avec Bouygues.

L'appel d'offres pour les tours, qui a débuté cette année, a suscité l'intérêt de plusieurs investisseurs de premier plan, Allianz et Axa rejoignant un consortium avec Digital Colony et Abu Dhabi Investment Authority, selon les sources.

KKR détient d'autres participations minoritaires dans les tours. L'an dernier, la société de capital-investissement a acquis une participation de 40% dans la filiale de Telefonica, Telxius, pour 1,3 milliard d'euros.

La réorganisation d'Altice, marquée par la séparation des activités européennes et américaines, devrait s'achever vers la fin juin et le produit des diverses cessions servira à réduire un endettement de près de 52 milliards d'euros.

Aux Etats-Unis, le groupe de Patrick Drahi a déboursé 28 milliards de dollars (24,14 milliards d'euros) en 2015 pour racheter les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision. L'an dernier, il refléchissait encore à une offre de 185 milliards de dollars sur le géant américain du câble Charter Communications.

(avec Mathieu Rosemain à Paris; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Andrés González et Pamela Barbaglia