PARIS (Reuters) - L'assemblée générale de Total a validé vendredi à 99,88% le changement de nom du groupe, qui devient TotalEnergies pour refléter sa croissance dans l'électricité et les énergies renouvelables, ainsi que sa stratégie de transition vers la neutralité carbone.

Alors que des actionnaires très minoritaires avaient annoncé leur intention de voter contre cette stratégie en demandant à Total de faire plus en matière de lutte contre le changement climatique, l'AG a également très largement approuvé la résolution sur le sujet, à 91,88%.

"Ce résultat est, je pense, la meilleure des réponses aux commentateurs qui prédisaient - et pour certains même espéraient - une rébellion des actionnaires contre l'entreprise et donner la part belle à ceux qui se comportent plus comme des activistes que comme des actionnaires", a déclaré son PDG, Patrick Pouyanné.

"Ce très fort soutien signifie également pour nous (...) une très grand exigence et un immense engagement", a-t-il ajouté en évoquant l'approbation d'un "processus sincère de transformation" devant permettre à Total d'être reconnu en 2030 comme une "major des énergies vertes".

Les actionnaires ont aussi voté à 77,39% en faveur du renouvellement du mandat d'administrateur de Patrick Pouyanné pour une durée de trois ans.

L'AG se tenait une dizaine de jours après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) selon lequel il est nécessaire de renoncer dès maintenant à tout nouveau projet d'exploration pétrolière ou gazière pour espérer atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 et limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.

"(La) baisse naturelle de la production est bien supérieure à la baisse de la demande qui est prévue à partir de 2030. Sans nouveaux projets, il est fort probable que le prix du pétrole atteindrait un nouveau sommet car l'offre ne couvrirait plus alors la demande", a fait valoir Patrick Pouyanné vendredi.

Le PDG, soulignant que les revenus issus des hydrocarbures permettaient à Total d'investir dans les énergies renouvelables, a jugé que renoncer à de nouveaux projets serait "une erreur", rappelant que Total se concentre désormais sur des gisements à bas coûts qui doivent par ailleurs contribuer à la baisse de ses émissions.

(Benjamin Mallet et Sarah White, édité par Jean-Michel Bélot)