BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--Le fondateur d'easyJet, Stelios Haji-Ioannou, a écrit dans une lettre adressée dimanche au conseil d'administration de la compagnie aérienne britannique, qu'il chercherait à démettre la plupart des administrateurs si le groupe n'annulait pas une commande de 4,5 milliards de livres, soit environ 5 milliards d'euros, passée à l'avionneur Airbus.

Stelios Haji-Ioannou, qui est le plus important actionnaire de la compagnie aérienne avec un peu moins de 34% des actions easyJet, estime que la société ne peut se permettre d'acheter les 107 avions commandés à Airbus, le paiement de cette commande étant plus important que la capitalisation boursière d'easyJet, d'environ 2,4 milliards de livres.

Le dirigeant a ajouté qu'après l'immobilisation au sol de la flotte de la compagnie annoncée lundi, et avec des coûts annuels d'équipage de 895 millions de livres sterling - qui devraient être réduits de moitié environ grâce aux aides du gouvernement britannique et des autres états européens - ce paiement prévu à Airbus constituait "la plus grande menace pour la solvabilité de la compagnie".

EasyJet a répondu lundi que son conseil d'administration s'efforçait de prendre les bonnes mesures pour assurer l'avenir à long terme de la compagnie aérienne et préserver les emplois.

"Nous supprimons les coûts et les dépenses non essentielles de l'entreprise à tous les niveaux pour atténuer l'impact du coronavirus, ce qui comprend aujourd'hui l'immobilisation au sol de toute notre flotte d'avions", a expliqué la société. L'entreprise collabore également avec "ses fournisseurs pour différer et réduire les paiements lorsque cela est possible, y compris sur les dépenses pour les avions", a ajouté la compagnie.

EasyJet a déclaré qu'elle répondrait à la lettre de Haji-Ioannou en privé.

-Anthony O. Goriainoff, Dow Jones Newswires (Version française Julien Marion) ed: ECH

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