par Mathieu Rosemain

PARIS, 17 février (Reuters) - Orange s'attend à renouer avec une croissance de son bénéfice brut cette année, marquée par le passage de témoin à venir entre Stéphane Richard et Christel Heydemann à la direction générale, après avoir souffert en 2021 de ses accords de cofinancement avec d'autres opérateurs et de la forte concurrence en Espagne.

Le premier opérateur télécoms français peine à maintenir une dynamique de croissance solide, entre la nécessité d'améliorer ses réseaux avec notamment l'avènement programmé de la 5G et la fragmentation de ses principaux marchés en Europe.

Il a annoncé jeudi s'attendre pour 2022 à une croissance de 2,5% à 3% de son EBITDAaL, son principal indicateur de rentabilité, qui s'est contracté de 0,5% l'an dernier.

Orange prévoit en outre un cash flow organique des activités télécoms d'au moins 2,9 milliards d'euros cette année, après 2,4 milliards en 2021.

Le chiffre d'affaires s'est établi l'an dernier à 42,5 milliards, en hausse de 0,8%.

Après 12 ans à la tête d'Orange, Stéphane Richard va céder la direction générale à Christel Heydemann le 4 avril.

Cette dernière va prendre les commandes d'un groupe dont les performances boursières souffrent de la comparaison avec ses homologues, engagé dans une tentative de relance de ses activités en Espagne et dans un contexte de rumeurs persistantes sur les marchés au sujet des actifs de tours mobiles.

Au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes, Ramon Fernandez, le directeur financier, a déclaré que la division Totem regroupant environ 26.000 tours en France et en Espagne était bien placée en cas de transaction cette année.

Il a confirmé un objectif de retour à la croissance de l'EBITDAaL en 2023 en Espagne, le deuxième marché du groupe derrière la France.

Orange a décidé de maintenir sa politique de dividende à 0,70 euro, cette année puis au titre de 2022, et a confirmé son objectif pour 2023 d'un cash flow organique d'au moins 3,5 milliards d'euros. (Reportage Mathieu Rosemain, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)