Rogers Communications, la plus grande entreprise de télécommunications du Canada, est secouée par une querelle familiale, qui a déclenché une bataille publique acharnée pour le contrôle du conseil d'administration, au moment même où l'entreprise réalise la plus grande acquisition de son histoire. Les deux factions rivales s'affronteront lundi devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique, où le juge décidera de la légitimité du conseil d'administration.

La querelle a été déclenchée après qu'Edward Rogers, fils du défunt fondateur Ted Rogers, a tenté de destituer le directeur général Joe Natale à la fin du mois de septembre, affirmant que Natale avait du mal à redresser l'entreprise malgré plus de quatre ans en tant que directeur général.

Cela a mis Edward en désaccord avec sa mère et ses deux sœurs, qui soutenaient Natale, et a entraîné son retrait de la présidence de Rogers. Edward Rogers s'est vengé en utilisant sa position de président du Rogers Control Trust, l'entité familiale qui détient la majorité des actions avec droit de vote de la société, pour constituer un nouveau conseil d'administration, qui l'a reconnu comme président.

Dans un affidavit soumis à la Cour suprême de la Colombie-Britannique, Loretta Rogers a déclaré que sa décision de présenter une motion de destitution d'Edward Rogers faisait suite à des reportages dans les médias selon lesquels il tentait de destituer cinq administrateurs indépendants par résolution écrite, contrairement aux souhaits de Ted Rogers.

Le conflit familial qui se déroule en public est un événement rare au Canada et a pris les analystes et les investisseurs par surprise, pesé sur les actions de la société et attiré l'attention des régulateurs.

La matriarche de la famille contrôlant Rogers Communications a également déclaré que les administrateurs indépendants avaient cherché à créer des garanties pour empêcher l'ingérence d'Edward de nuire à l'entreprise. Elle a déclaré qu'Edward a fait fi de tous les freins et contrepoids en tentant de destituer les administrateurs indépendants, et ce sans assemblée des actionnaires et contre le jugement commercial de la majorité du conseil d'administration.

Un porte-parole d'Edwards Rogers et de Rogers Communications a refusé de commenter.

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