Credit Suisse a annoncé jeudi la fusion de ses activités de marché et de banque d'investissement en une seule et même division, la première grande décision stratégique de son directeur général, Thomas Gottstein.

La deuxième banque suisse a également fait état d'une hausse de 24% de son bénéfice net au deuxième trimestre, qui a atteint 1,162 milliard de francs suisses (1,08 milliard d'euros), dépassant ainsi l'estimation moyenne de 700 millions de francs suisses du consensus des analystes fourni par la banque.

"Nous annonçons aujourd'hui une série d'initiatives stratégiques visant à améliorer l'efficacité et à générer des gains d'efficience", a déclaré Thomas Gottstein, qui est devenu directeur général du groupe en février, en dévoilant le projet de création d'une grande banque d'investissement mondiale.

L'intégration comprend également ses activités sur les marchés de l'Asie-Pacifique, qui relevaient auparavant d'une division régionale.

"Ces initiatives devraient également contribuer à rendre le Credit Suisse plus résistant lorsque les marchés sont incertains tout en lui permettant de tirer parti des conditions économiques lorsque celles-ci sont plus positives", a déclaré Thomas Gottstein, cité dans un communiqué.

La banque a annoncé qu'elle visait à générer des réductions du taux de frais annualisé d'environ 400 millions de francs par an à partir de 2022 grâce à ces diverses mesures stratégiques.

Credit Suisse a également déclaré qu'elle prévoyait de payer la seconde moitié de son dividende de 2019 plus tard cette année, ajoutant que son conseil d'administration réviserait ses plans de rachat d'actions en temps utile.

La décision de créer une banque d'investissement au niveau mondial marque une rupture avec la stratégie du précédent directeur général, Tidjane Thiam, qui avait recentré les activités sur la gestion de patrimoine et divisé la banque d'investissement en deux entités.

Critiqué pour la lourdeur de ses opérations d'investissement à forte intensité capitalistique, qui génèrent généralement beaucoup moins de revenus que la gestion de fortune, Credit Suisse estimait cependant que ces activités étaient nécessaires pour ses clients très fortunés.

Au deuxième trimestre, les activités de marché et de banque d'investissement ont vu leurs bénéfices progresser à la faveur de la forte volatilité des marchés financiers et de la demande élevée de financement des entreprises dans le contexte de crise sanitaire.

Credit Suisse a enregistré une hausse de 71% des bénéfices de son activité de marché, alimentée par un bond de 42% des revenus issus du trading sur le marché obligataire.

Les bénéfices de la banque d'investissement ont également bondi, avec une forte augmentation des profits issus de l'activité sur le marché primaire d'actions et d'obligations ainsi que du conseil en matière de fusions-acquisitions.

La division de gestion de patrimoine a cependant vu ses bénéfices baisser légèrement, la branche internationale accusant une baisse de 22% de ses profits dans un contexte de taux bas et alors que la crise oblige à passer des provisions pour créances douteuses.

La division Asie a quant à elle réalisé un bénéfice trimestriel record de 298 millions de francs suisses, grâce à la banque d'investissement.

(Version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)

par Brenna Hughes Neghaiwi