L'affaire a en revanche coûté son poste au bras droit de Thiam, le directeur des opérations Pierre-Olivier Bouée, qui a démissionné après avoir été désigné par le cabinet d'avocats Homburger, en charge des investigations, comme le seul responsable du dispositif de surveillance visant Iqbal Khan.

"Le conseil d'administration estime que le mandat pour l'observation d'Iqbal Khan était injustifié et disproportionné et qu'il a sévèrement nui à la réputation de la banque", a déclaré Credit Suisse dans un communiqué.

"L'enquête du cabinet Homburger n'a pas identifié d'élément indiquant que le directeur général avait approuvé la surveillance d'Iqbal Khan ni qu'il en avait eu connaissance avant le 18 septembre 2019, date à laquelle cette surveillance a été interrompue", a ajouté la banque.

Tidjane Thiam est l'architecte d'une vaste réorganisation de Credit Suisse, établissement qu'il a rejoint en 2015.

En raison, selon les médias suisses, d'un différend avec Tidjane Thiam, Iqbal Khan a brusquement quitté la banque en juillet et UBS a annoncé son recrutement le mois suivant. Il doit prendre ses nouvelles fonctions ce mardi.

En septembre, l'ancien directeur de la gestion de fortune de Credit Suisse a porté plainte à la suite d'une altercation dans les rues de Zurich avec des détectives privés recrutés par son ancien employeur pour le suivre et s'assurer qu'il ne débauchait pas d'ex-collaborateurs.

"Ni l'enquête Homburger ni la surveillance d'Iqbal Khan n'ont identifié un élément indiquant qu'Iqbal Khan a tenté de débaucher des employés ou des clients de Credit Suisse, contrairement à ses obligations contractuelles", a souligné Credit Suisse dans son communiqué.

(Silke Koltrowitz; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)