Le bénéfice opérationnel a atteint 6,89 milliards de dollars (5,95 milliards d'euros), soit 4.190 dollars par action de classe A, contre 4,12 milliards (2.505 dollars/actions) un an plus tôt, a précisé le groupe samedi.

Les analystes prévoyaient en moyenne un bénéfice par action de 3.387 dollars selon le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

Le bénéfice net a quasiment triplé à 12,01 milliards de dollars, soit 7.301 dollars par action de classe A, contre 4,26 milliards ou 2.592 dollars par action un an auparavant.

Le profit net a été gonflé par une nouvelle règle comptable obligeant le groupe à y intégrer ses plus-values latentes, une règle qui selon Warren Buffett fausse le résultat net et peut tromper les investisseurs.

Les résultats reflètent aussi une baisse du taux d'imposition à 20% contre 28,9%, conséquence de la réforme fiscale adoptée en décembre par le Congrès américain.

Au-delà de ces effets comptables, Berkshire a profité de la bonne santé de l'économie américaine qui a enregistré au deuxième trimestre une croissance annualisée de 4,1% selon la première estimation du gouvernement.

Le revenu des souscriptions à la filiale Geico d'assurance automobile a plus que quintuplé, la compagnie de chemin de fer BNSF a bénéficié d'une demande accrue pour ses services de fret et la chaîne de concessionnaires Berkshire Hathaway Automotive a signé davantage de crédits pour l'achat de voitures.

Berkshire, basé à Omaha dans le Nebraska, contrôle plus de 90 sociétés présentes dans l'assurance, la chimie, l'énergie, l'agroalimentaire et le commerce de détail, l'industrie, le transport ferroviaire et d'autres secteurs encore.

Le conglomérat est géré au jour le jour par Greg Abel et Ajit Jain, considérés l'un et l'autre comme de possibles successeurs de Warren Buffett au poste de directeur général. Buffett, 87 ans, et son vice-président Charlie Munger, 94 ans, décident ensemble des grandes allocations de capital.

La valeur comptable de l'action de Classe A, indicateur de performance préféré de Buffett, a progressé de 3% au deuxième trimestre à 217.677 dollars.

Berkshire a fini le trimestre avec 111,1 milliards de dollars de cash et équivalents, dont une partie pourrait servir à des rachats d'actions selon une nouvelle politique accordant à Buffett et Munger davantage de latitude pour racheter des titres qu'ils jugent sous-évalués.

Cette disposition reflète l'incapacité de Buffett à identifier de grosses acquisitions depuis janvier 2016, quand Berkshire avait payé 32,1 milliards de dollars pour le fabricant de composants aéronautiques Precision Castparts.

Buffett n'a pas racheté de ses propres actions en 2018 mais a consacré 6,08 milliards de dollars à des achats d'autres titres, notamment d'Apple à l'en croire sa participation déclarée de 47,2 milliards de dollars à la fin du trimestre.

L'évolution du cours de Bourse d'Apple suggère que Berkshire a pu acheter environ 15 millions de titres dans le courant du trimestre, en plus des 239,6 millions qu'il avait déjà en portefeuille.

Le fabricant de l'iPhone est devenu cette semaine la première société cotée américaine à atteindre les 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.

L'action de classe A de Berkshire a clôturé vendredi à 304.671 dollars, 7% sous son pic du 29 janvier à 326.350.

(Jonathan Stempel à New York, Véronique Tison pour le service français)