Orange a remporté l'appel d'offres lancé par le conseil départemental pour construire et déployer le réseau d'initiative publique (RIP) mayennais, mais aussi pour le commercialiser.

Un accord commercial a d'ores et déjà été trouvé dans ce cadre avec Free, filiale d'Iliad, même si le réseau reste ouvert à d'autres opérateurs.

En apportant "60%" de parts de marché, les deux opérateurs espèrent "sécuriser" et "vitaliser" le réseau d'initiative publique (RIP) mayennais.

"C'est la première fois qu'on vient ensemble, en amont, sur un appel d'offres de réseau d'initiative publique", a déclaré le PDG d'Orange Stéphane Richard lors d'une conférence de presse commune. "C'est la première fois qu'on s'est parlé avant pour se présenter ensemble à cet appel d'offres".

Les deux dirigeants étaient accompagnés, pour l'occasion, par Julien Denormandie, secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion sociale.

"J'ai vraiment l'espoir que cet accord, qui est une première, va faire des petits et se reproduire dans beaucoup d'autres départements", a ajouté le dirigeant d'Orange.

Xavier Niel, de son côté, a adressé "un énorme merci" à Stéphane Richard devant les élus locaux. "Sans toi, on ne serait pas là : c'est ta décision personnelle qui a été capable d'entraîner la machine Orange à faire des choses qui n'étaient peut-être pas toujours naturelles", a dit le fondateur de Free.

"J'espère que le territoire de la Mayenne n'est pas celui d'une expérimentation, mais - je l'espère - du début d'une longue collaboration", a ajouté le directeur délégué à la stratégie d'Illiad.

"On est en concurrence dure, mais cela n'empêche pas d'être capable d'être intelligents quand il s'agit d'aller couvrir des territoires qui sont peut-être un peu plus compliqués ou un peu plus chers", a également déclaré Xavier Niel, un peu plus tard, devant les journalistes.

FACTURE RÉDUITE POUR L'ÉTAT

La Mayenne est un département rural à l'habitat dispersé : ses 261 communes rassemblent un peu plus de 300.000 habitants, soit l'équivalent de la seule ville de Nantes.

Le nouveau calendrier annoncé par l'Etat – qui détient 23 % du capital d'Orange, et qui veut du "bon débit pour tous" en 2020, du "très haut débit pour tous" en 2022 et de la "fibre pour tous" en 2025 – semble "parfaitement jouable" aux yeux de Stéphane Richard.

"La mécanique qui est à l'oeuvre aujourd'hui (…), elle tourne à pleine puissance : aujourd'hui, Orange produit 2,5 millions de nouveaux raccordements optiques chaque année", a dit Stéphane Richard.

"Je prends ici l'engagement (…) devant toute la France que Orange tiendra scrupuleusement ses engagements de déploiement, bien entendu sur les zones très denses mais aussi sur les zones moyennement denses et rurales", avait déjà déclaré le PDG d'Orange devant les élus mayennais.

La convention signée va permettre de réduire "très substantiellement la charge financière de l’État et celle des collectivités locales" dans le projet, a déclaré pour sa part Olivier Richefou, président (UDI) du conseil départemental de la Mayenne.

Les participations publiques ont en effet été ramenées de 70 à 20 % du coût global du projet, soit de 126 millions d'euros à 28,9 millions d'euros.

Compte tenu de ces « conditions très favorables », le Département de la Mayenne a pris à sa charge les 24 millions d'euros qui auraient dû être demandés aux intercommunalités mayennaises.

(Avec Gwénaëlle Barzic, édité par Yves Clarisse)

par Guillaume Frouin