par Patrick Vignal et Gwénaëlle Barzic

PARIS (Reuters) - Le "SPAC" lancé par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari pour mener des acquisitions dans la production et la distribution de biens de consommation durable grimpe mercredi à la Bourse de Paris pour sa première séance de cotation.

L'action 2MX Organic prend 7,2% à 10,63 euros à 15h55 après avoir bondi de plus de 30% dans les premiers échanges.

Trois cents millions d'euros ont été levés pour la plus importante introduction en Bourse de l'année à Paris.

Un SPAC (Special Purpose Acquisition Company) est une société sans activité opérationnelle dont les titres sont émis en Bourse pour une durée limitée dans le but de réaliser une ou plusieurs acquisitions dans un secteur particulier.

Celui des trois partenaires, dont le lancement a été annoncé le 29 novembre, a pour ambition de bâtir un acteur de premier plan européen dans la consommation responsable et durable en profitant du bond de la demande des consommateurs pour le bio.

"Nous voulons inventer la distribution de demain en partant d'une page blanche, en mettant le consommateur au centre et en construisant un modèle alternatif", a déclaré Moez-Alexandre Zouari, co-fondateur et directeur général de 2MX Organic, lors d'une cérémonie virtuelle marquant les débuts en Bourse de la société.

"SUSCITER DES VOCATIONS"

"Avec 2MX Organic, nous voulons créer le Tesla du consommer responsable, un acteur de référence qui transforme le marché et devienne champion de la consommation durable", a-t-il ajouté.

Xavier Niel, fondateur de l'opérateur télécoms Iliad et Matthieu Pigasse, à la tête du bureau français de la banque américaine Centerview, avaient déjà lancé le premier SPAC français en 2016 dans le secteur de l'audiovisuel, devenu depuis le groupe Mediawan.

Ils se sont cette fois associés au distributeur Moez-Alexandre Zouari, fondateur du groupe Zouari et actionnaire de référence du groupe Picard Surgelés.

Aux Etats-Unis, les SPAC se sont développés au point de lever cette année 58 milliards de dollars de fonds en Bourse mais leur usage reste pour l'instant timide en Europe.

"Il était important que la place de Paris ne passe pas à côté du train des SPAC, qui sont selon nous des véhicules d'avenir qui vont se développer dans la panoplie des solutions des pourvoyeurs de capitaux", explique Julien Fabre, co-responsable de la banque d'affaires de Deutsche Bank en France.

"On espère que ce deuxième SPAC va susciter des vocations", ajoute-t-il, expliquant le succès de l'opération par l'expérience reconnue de ses trois fondateurs et une thèse d'investissement porteuse sur un marché en forte croissance et sans véritable chef de file.

Deutsche Bank a été le coordinateur global de l'opération tandis que Société générale a été teneur de livre associé.

(Patrick Vignal et Gwenaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)