(Reuters) - Getlink, l'opérateur du tunnel sous la Manche, a fait état jeudi d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice opérationnel annuels légèrement supérieurs aux attentes, grâce à une bonne maîtrise de ses coûts, mais il n'a cependant pas annoncé de perspectives.

Le groupe, qui n'a pas communiqué d'objectifs depuis octobre 2020, a indiqué qu'il en fournirait pour l'ensemble de l'année 2022 lorsque les tendances de l'évolution de la pandémie de COVID-19, qu'il qualifie de "positives à l'heure actuelle", seront confirmées.

"Seule la possibilité d'une sixième vague du COVID-19 nous maintient très attentifs à la situation sanitaire", a indiqué aux journalistes le directeur général de Getlink, Yann Leriche.

Getlink, qui fait transiter les trains à grande vitesse entre Londres et l'Europe continentale, a vu son trafic baisser ces deux dernières années en raison des restrictions liées à la crise sanitaire et s'est retrouvé victime du bras de fer post-Brexit entre la France et le Royaume-Uni.

"En 2021, nous n'avons pas brûlé de cash sur le core business, ce qui est une performance remarquable au regard de l'année que nous venons de vivre", a dit Yann Leriche.

Pour l'exercice clos en décembre, Getlink a fait état d'un chiffre d'affaires de 774 millions d'euros, quand les analystes tablaient en moyenne sur 770 millions d'euros.

Le groupe a souligné que la levée progressive des restrictions de voyage et la gestion efficace du rétablissement des formalités douanières de l'Union européenne vers le Royaume-Uni avaient conduit, durant les premières semaines de 2022, à une reprise importante des trafics.

La perte nette annuelle de Getlink s'est toutefois creusée à 229 millions d'euros, contre 113 millions d'euros un an plus tôt.

Géraldine Périchon, la directrice financière du groupe, a souligné des éléments exceptionnels d'"un peu plus" de 40 millions d'euros en raison de provisions liées à un programme de départs volontaires et à un litige sur un contrat ElecLink, en plus de l'impact de l'indexation d'une partie de la dette du groupe sur l'inflation, à presque 80 millions d'euros.

"Du côté britannique, les choses sont (...) pratiquement terminées. Du côté français, le processus est plus long", a indiqué Yann Leriche au sujet du programme de départs de 200 personnes prévu en 2022.

(Reportage Juliette Portala et Khadija Adda-Rezig, édité par Jean Terzian)