MONTABAUR (dpa-AFX) - Le groupe Internet United Internet veut accélérer dans les prochains mois le déploiement du réseau 5G de sa filiale 1&1, qui est en difficulté. Pour cela, il prévoit plus d'argent que dernièrement. Toutefois, le volume d'investissement est inférieur à ce que le président du groupe Ralph Dommermuth avait envisagé il y a un an. La faute à des problèmes de livraison. De plus, 1&1 reproche depuis un certain temps à son concurrent Vodafone et à sa filiale Vantage Towers d'entraver le développement de son réseau. Vodafone avait déjà rejeté ces accusations en février.

En bourse, les investisseurs ont réagi jeudi avec mécontentement. Les titres de United Internet, 1&1 et Ionos étaient nettement dans le rouge. Les actions de la maison mère United Internet ont chuté de 4,6 pour cent et se sont retrouvées à la fin de l'indice des valeurs boursières moyennes, le MDax.

1&1 accuse Vodafone d'entraver le déploiement de son réseau via sa filiale de tours radio Vantage Towers. Vantage travaille également pour 1&1 et donc pour un concurrent direct de Vodafone, mais a construit pour ce dernier beaucoup moins de sites d'antennes que ce qui lui avait été demandé l'année dernière. 1&1 a annoncé qu'il allait déposer une plainte auprès de l'Office fédéral des ententes pour faire examiner les faits. En tant que quatrième opérateur de réseau désigné en Allemagne, la filiale de United Internet devait satisfaire à l'obligation de déploiement de 1000 stations 5G activées d'ici fin 2022 - mais selon les dernières informations, seules cinq ont été installées. Outre le rejet des accusations, Vodafone avait déjà fait savoir en février qu'il avait "pris connaissance avec étonnement des accusations de 1&1".

Le volume d'investissement de 400 millions d'euros visé par 1&1 il y a un an, principalement pour le réseau mobile, s'était ensuite transformé en 250 millions d'euros seulement. Pour 2023, 1&1 prévoit désormais un volume d'investissement de 320 millions d'euros. Les coûts de démarrage pour la construction du réseau 5G devraient s'élever à 120 millions d'euros cette année, soit plus du double de ce qu'ils étaient en 2022, ce qui a été considéré comme une mauvaise surprise par Yemi Falana, analyste chez Goldman Sachs, dans une première réaction.

Sur l'année, United Internet prévoit de porter son chiffre d'affaires à 6,2 milliards d'euros en 2023, soit une hausse d'environ 4,8% par rapport à 2022. Au cours de l'année écoulée, le groupe a réussi à enregistrer une hausse tout aussi importante pour atteindre environ 5,9 milliards d'euros. Le bénéfice d'exploitation avant intérêts, impôts et amortissements devrait toutefois rester au niveau de l'année précédente, soit environ 1,27 milliard d'euros, en raison de l'augmentation des investissements, a annoncé l'entreprise mercredi soir.

Les deux tiers du chiffre d'affaires ont été générés par la filiale de téléphonie mobile 1&1, qui a progressé de 1,4 pour cent à près de 4 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation corrigé des effets exceptionnels a grimpé de 3,2 pour cent à 693,3 millions d'euros. En 2023, le chiffre d'affaires devrait augmenter d'environ deux pour cent, alors que les activités quotidiennes devraient générer moins de bénéfices.

Entre-temps, la filiale d'hébergement web Ionos envisage l'année en cours avec des sentiments mitigés. Certes, le chiffre d'affaires devrait progresser d'environ un dixième et le résultat opérationnel ajusté (Ebitda) d'au moins 10%. En 2022, le nouveau venu en bourse a encore augmenté son chiffre d'affaires de 17,2 pour cent à près de 1,3 milliard d'euros. Le résultat d'exploitation ajusté (Ebitda) a légèrement baissé à 345,6 millions d'euros en raison de dépenses marketing plus importantes pour accroître la notoriété de la marque et de l'augmentation des coûts de l'énergie./ngu/he/mis/stk