Zurich (awp) - ABB a maintenu le rythme au 3e trimestre, malgré les difficultés d'approvisionnement qui ont freiné les ventes. Affichant des commandes en vive hausse, le géant de l'électrotechnique a amélioré sa rentabilité en l'espace d'un an, son résultat opérationnel (Ebita) bondissant de 35% à 1,06 milliard de dollars. Le groupe zurichois a cependant légèrement réduit ses attentes pour 2021.

Reflet d'effets exceptionnels en 2020, notamment un gain unique lié à la cession à Hitachi d'une large part du secteur Power Grids, le bénéfice net attribuable aux seuls actionnaires d'ABB s'est fortement contracté, comme attendu, soit de 86% à 652 millions de dollars (593,8 millions de francs suisses), a précisé jeudi ABB. Les commandes ont quant à elles bondi de 29% à 7,86 milliards, alors que les revenus ont affiché une croissance bien plus modeste de 7% à 7,03 milliards, en raison de difficultés d'approvisionnement.

La croissance organique des ordres, soit hors effets de change et changements intervenus au niveau du périmètre de consolidation, s'est fixée à 26%. Côté revenus, ABB n'est pas parvenu à maintenir la vigoureuse expansion de 21% affichée au 2e trimestre, les difficultés d'approvisionnement, en particulier en composants électroniques, entraînant des retards dans les livraisons.

Les quatre divisions du groupe, Electrification, Motion (moteurs), Process Automation (Automatisation des processus), Robotics & Discrete Automation (robots & automatisation discrète) ont vu leurs commandes enregistrer une croissance à deux chiffres, la palme en la matière revenant au secteur de l'automatisation des processus (+43%). Côté revenus, les hausses se sont inscrites entre 1% et 5%, l'unité Robotics & Discrete Automation essuyant même un repli de 3% à taux de change et périmètre de consolidation constants.

Cadence maintenue pour la marge

Obstacle à l'ensemble de l'industrie, les difficultés d'approvisionnement devraient se prolonger durant quelques trimestres, a estimé en conférence téléphonique le directeur général d'ABB, Björn Rosengren. Le Suédois s'est aussi inquiété de l'insuffisance des capacités logistiques, d'un manque de main d'oeuvre qualifiée aux Etats-Unis et des prix élevés des matières premières.

Toujours attentivement scrutée par les analystes, la marge Ebita s'est hissée à 15,1%, contre 12% douze mois auparavant et 15% au 2e trimestre. L'évolution en la matière a même dépassé les propres attentes du groupe. M. Rosengren a salué une "belle marge" intervenue dans un environnement difficile ainsi que la vigoureuse génération de liquidités. Etoffant le bilan du groupe, elles viendront soutenir sa croissance organique et d'éventuelles acquisitions, sans oublier, les distributions aux actionnaires.

Les analystes ont évoqué une performance entre ombre et lumière, l'Ebita correspondant aux prévisions, alors que les commandes les ont dépassées et les ventes ont manqué le coche. L'action du groupe a bu la tasse à la Bourse suisse, se délestant de 6,2% à 30,10 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,22%.

Evoquant la suite de l'exercice, ABB révise à la baisse son attente de chiffre d'affaires, tablant désormais sur une croissance entre 6 et 8%, contre légèrement moins de 10% jusqu'alors. La marge opérationnelle Ebita devrait quant à elle encore s'améliorer, les marchés devant rester robustes au 4e trimestre.

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