New York (awp/afp) - Le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB a accepté vendredi de payer au total 315 millions de dollars aux Etats-Unis, à l'Afrique du Sud, à la Suisse et à l'Allemagne pour solder des poursuites liées à une affaire de corruption, a annoncé le ministère américain de la justice dans un communiqué.

Deux filiales du groupe, en Suisse et en Afrique du Sud, ont aussi plaidé coupable d'avoir enfreint la loi américaine sur les pratiques de corruption à l'étranger (FCPA), a ajouté le ministère.

L'affaire concerne la centrale à charbon de Kusile, en Afrique du Sud, dont la construction a été entachée de soupçons de corruption massive.

ABB est accusé d'avoir versé des pots-de-vin à un haut responsable de la compagnie publique d'électricité Eskom, qui gère cette centrale, pour obtenir en 2015 des contrats sur des systèmes de contrôle et d'instrumentation.

L'ancien patron d'Eskom a été arrêté fin octobre dans le cadre de cette affaire, aux côtés d'autres personnes, pour corruption, blanchiment d'argent et fraude.

ABB s'était déjà acquitté d'une indemnisation de 104 millions de dollars à l'Afrique du Sud en 2020 et a conclu jeudi un accord supplémentaire avec les autorités sud-africaines prévoyant le versement au titre de "réparation punitive" de 2,5 milliards de rands (136 millions d'euros).

Les autorités suisses avaient de leur côté annoncé plus tôt dans la journée vendredi avoir conclu un accord avec ABB prévoyant le versement d'une amende de 4 millions de francs suisses suisses (4 millions d'euros).

L'Allemagne a aussi engagé des poursuites.

Selon l'accord passé avec les autorités américaines, jusqu'à la moitié du montant total des amendes est destiné aux pénalités que le groupe doit verser aux autorités sud-africaines, suisses et allemandes.

Le ministère américain souligne dans son communiqué avoir pris en compte dans sa décision le fait qu'ABB avait coopéré avec son enquête et mis en place des systèmes de contrôle plus importants, mais aussi le fait qu'ABB a déjà été condamné par deux fois aux Etats-Unis, en 2004 et 2010, pour des affaires de corruption.

ABB avait déjà inscrit dans ses comptes du troisième trimestre une provision de 325 millions de dollars pour le litige.

afp/rp