AMSTERDAM (Reuters) - ABN Amro est en net recul en Bourse mercredi matin après le discours prudent tenu par les dirigeants de la banque néerlandaise lors de la présentation des résultats trimestriels, pourtant supérieurs aux attentes.

L'action perd 3,91% à 8,36 euros à 10h25 GMT après avoir cédé jusqu'à près de 6%; au même moment, l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam était pratiquement inchangé (+0,03%) et le Stoxx européen des banques cédait 0,04%.

ABN Amro, dont l'Etat néerlandais est actionnaire, a fait état en début de journée d'un bénéfice net de 301 millions d'euros au troisième trimestre, en baisse de 46% sur un an mais près de trois fois supérieur à la moyenne des estimations d'analystes.

Le bénéfice a profité entre autres de la plus-value réalisée sur la vente d'un immeuble de bureaux à Paris.

Les charges de dépréciation de créances ont bondi à 270 millions sur la période contre 112 millions un an plus tôt mais restent nettement inférieures au consensus de marché, qui les donnait à 500 millions.

"La raison pour laquelle c'est relativement positif, c'est le soutien de l'Etat", a déclaré à Reuters le directeur financier du groupe, Clifford Abrahams.

"Cela ne peut pas durer éternellement. Ce que nous prévoyons, c'est qu'il y aura de nouvelles dépréciations lorsque ce soutien du gouvernement diminuera. Pour le coeur de nos activités, ce sera probablement l'an prochain."

ABN Amro a réduit sa prévision de dépréciations pour 2020 à environ 2,5 milliards d'euros, contre trois milliards auparavant, et s'attend pour le quatrième trimestre à une baisse de son revenu net d'intérêt autour de 1,4 milliard d'euros contre 1,47 milliard sur juillet-septembre.

Le directeur général, Robert Swaak, a précisé que si le ratio d'adéquation des fonds propres était resté quasiment stable à 17,2% fin septembre, cela n'impliquait pas une reprise automatique du paiement de dividendes l'an prochain.

"La distribution du dividende au titre de l'exercice 2019 sera envisagée avec prudence après l'exercice 2020, en prenant en compte la recommandation de la BCE en matière de dividendes ainsi que la situation et les perspectives à ce moment-là", a-t-il dit.

La Banque centrale européenne (BCE) a demandé aux banques de l'ensemble de la zone euro de suspendre tout paiement de dividendes jusqu'à la fin de cette année en raison de la crise du coronavirus.

(Bart H. Meijer, version française Marc Angrand)

par Bart H. Meijer