PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé lundi pour la dernière séance d'un mois de novembre marqué par une progression exceptionnelle pour les actions.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,23% à 5.585,47 points vers 09h20 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,21% et à Londres, le FTSE prend 0,45%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en baisse de 0,08%, le FTSEurofirst 300 cède 0,01% et le Stoxx 600 avance de 0,03%.

L'indice mondial MSCI est en hausse de 13% jusqu'ici sur le mois de novembre tandis que l'indice paneuropéen Stoxx 600 affiche une hausse de près de 15% et se dirige vers sa plus forte performance mensuelle depuis le début des relevés en 1986. De son côté, le CAC 40 affiche pour l'instant un gain record de plus de 21,5% sur le mois.

Les marchés actions marquent une nouvelle pause après avoir connu une évolution exceptionnelle grâce aux progrès réalisés par plusieurs laboratoires dans le développement d'un vaccin contre le COVID-19, à la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine et au soutien des banques centrales.

"Ce fut un mois très, très fort pour les marchés, surtout du côté des actions mais aussi du côté des obligations. Le marché reste très largement soutenu par les liquidités des banques centrales", a déclaré Elwin de Groot, chez Rabobank.

La semaine qui débute sera marquée notamment par l'indice ISM manufacturier américain, par les indices PMI européens définitifs ainsi que par les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.

Les investisseurs suivront également l'audition du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, devant la commission bancaire du Sénat (mardi) et de la Chambre des représentants (mercredi) sur la loi CARES en soutien à l'économie.

VALEURS

Les compartiments défensifs sont dans le vert à l'image de l'indice Stoxx de la santé (+0,62%) qui compte parmi les plus fortes hausses du jour avec ceux de la distribution (+0,71%) et de la technologie (+0,6%).

Le secteur du pétrole et du gaz (-1,42%) accuse lui la plus importante baisse en Europe avec le recul des cours pétroliers. Total perd 1,99%, BP 2,26% et Royal Dutch Shell 1,34%.

UniCredit perd 4,07% au lendemain, selon des sources, de la tenue de discussions par la conseil d'administration sur la gouvernance de la banque italienne sur fond de doutes sur l'avenir de son administrateur délégué, Jean-Pierre Mustier.

La banque néerlandaise ABN Amro recule de 5,22% après avoir annoncé la suppression de près de 3.000 postes d'ici à 2024, soit 15% de ses effectifs, poursuivant son recentrage autour de ses activités les plus rentables.

Toujours à Amsterdam, l'assureur Aegon prend 2,49% après avoir annoncé son intention de vendre ses activités en Europe centrale et orientale à Vienna Insurance Group pour 830 millions d'euros.

WALL STREET

Les futures sur les indices américains signalent une ouverture en légère baisse après la séance de hausse écourtée vendredi au lendemain de Thanksgiving.

L'indice Dow Jones a gagné 0,13% à 29.910,37 points. Le Standard & Poor's 500 a pris 0,24%, à 3.638,38 points et le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 0,92% à 12.205,85 points après avoir inscrit un record dans les premiers échanges à 12.236,23 points.

EN ASIE

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,79% mais enregistre un gain de 15,04% sur l'ensemble du mois de novembre, sa meilleure performance mensuelle depuis janvier 1994.

Les Bourses de Chine continentale ont été soutenues par un indice PMI manufacturier officiel au plus haut depuis septembre 2017 avant d'effacer leurs gains.

L'indice des directeurs d'achats officiel du secteur manufacturier a atteint 52,1 après 51,4 en octobre alors que les économistes anticipaient une progression moins marquée à 51,5.

Le CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 0,41% après avoir atteint en séance un pic depuis juin 2015.

CHANGES/TAUX

Sur le marché des changes, l'euro se traite à 1,1973 dollar, tout proche d'un pic d'environ trois mois inscrit à 1,1983.

Le billet vert, lui, cède encore quelques fractions face à un panier de devises de référence après être tombé à un plus bas depuis avril 2018 en séance et s'être déprécié de 2,4% sur l'ensemble du mois en raison de l'optimisme sur les vaccins et des anticipations d'un soutien plus important de la Réserve fédérale.

"L'amélioration des perspectives de croissance mondiale, combinée à des signaux forts de la part de la Fed indiquant qu'elle maintiendra une politique monétaire souple, a affaibli le dollar", ont déclaré les analystes de MUFG.

"Les monnaies asiatiques et liées aux matières premières ont également bénéficié de la surperformance de l'économie chinoise qui a été à la tête de la reprise mondiale", ont-ils ajouté.

Le yuan est en passe d'enregistrer un sixième mois de gain consécutif, la plus longue série de hausse en six ans.

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des Treasuries à dix ans est inchangé à 0,8438% et son équivalent allemand se maintient à -0,58%.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent sous le coup de prises de bénéfices alimentées par une certaine prudence avant une réunion de l'Opep+ lundi et mardi.

Les membres du cartel et leurs alliés arbitreront entre un prolongement de leur accord de réduction de l'offre pour trois à quatre mois ou une augmentation progressive de la production à partir de janvier, ont indiqué à Reuters des sources de l'Opep+.

Le baril de Brent recule de 2,12% à 47,16 dollars et celui du brut léger américain (WTI) abandonne 1,63% à 44,79 dollars.

Les deux références enregistrent toutefois toujours une hausse de plus de 20% sur le mois de novembre, leur meilleure performance mensuelle depuis mai, les espoirs de vaccins contre le coronavirus alimentant la perspective d'une reprise économique mondiale.

MÉTAUX

La bonne statistique chinoise du jour favorise la hausse des cours des métaux de base comme le cuivre dont le contrat à échéance août à Shanghai a touché un plus haut depuis septembre 2012 à 8,754.12 dollars la tonne.

(édité par Patrick Vignal)

par Patrick Vignal