Abu Dhabi National Energy Co a engagé des conseillers pour vendre tous ses actifs de production de pétrole et de gaz au Canada dans le cadre d'une campagne de réduction de son empreinte carbone, ont déclaré mercredi à Reuters des sources familières avec la question.

Les analystes d'IHS Markit ont estimé que les actifs canadiens de la société soutenue par l'État pourraient rapporter jusqu'à 1,5 milliard de dollars canadiens (1,18 milliard de dollars) à TAQA, comme on l'appelle communément.

La décision de TAQA de se retirer du Canada intervient après qu'elle ait annoncé ce mois-ci une révision de ses actifs pétroliers et gaziers terrestres et offshore, répartis entre le Canada, les Pays-Bas, la mer du Nord britannique et la région du Kurdistan en Irak.

L'entreprise cherche à développer sa production d'électricité, tout en réduisant ses émissions de carbone en vendant ses actifs de combustibles fossiles.

TAQA travaille avec Tudor, Pickering, Holt & Co (TPH) et Jefferies pour la vente de ses actifs canadiens, selon les sources. Elle fera des présentations confidentielles aux parties intéressées en octobre, selon un document de vente examiné par Reuters.

Les actifs de TAQA au Canada ont produit environ 73 000 barils d'équivalent pétrole par jour l'année dernière, ce qui représente plus de 60 % de l'ensemble de son portefeuille de pétrole et de gaz en 2020. La société affirme faire partie des 15 premiers producteurs de pétrole au Canada en termes de volume.

Les sources ont requis l'anonymat car les discussions de vente sont confidentielles. TAQA, TPH et Jefferies n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters.

"Sur la base de transactions récemment comparables pondérées en fonction du gaz au Canada, les actifs canadiens en amont de TAQA pourraient atteindre 1,3 à 1,5 milliard de dollars canadiens", a déclaré Braden Orr, analyste principal de recherche chez IHS Markit.

"Cependant, TAQA vend sa production de gaz canadien sur la base de l'indice de référence AECO, qui s'est historiquement négocié à un prix inférieur à l'indice de référence Henry Hub, ce qui, selon nous, pourrait exercer une pression à la baisse sur l'évaluation", a ajouté M. Orr.

La décision de TAQA intervient après que d'autres producteurs de pétrole étrangers se sont retirés du Canada au cours des quatre dernières années en raison de préoccupations allant des coûts de production et des émissions élevés à la rareté des capitaux.

Depuis 2016, les producteurs pétroliers étrangers, dont Exxon Mobil, Royal Dutch Shell et JAPEX, ont vendu des actifs d'une valeur de plus de 33 milliards de dollars au Canada.

TAQA avait également subi une forte baisse des bénéfices des activités pétrolières et gazières l'an dernier en raison de la pandémie de coronavirus qui a frappé la demande. Son unité pétrolière et gazière a affiché une perte de 1,52 milliard de dirhams émiratis l'année dernière et ses bénéfices de base ont chuté de 71 %.

Reuters avait rapporté que TAQA était en pourparlers pour vendre certains de ses actifs en Alberta et en Colombie britannique, avec une production d'environ 9 359 boepd, à la société privée Blue Sky Resources Ltd. Il n'était pas clair dans l'immédiat si cette vente avait été abandonnée ou si les entreprises allaient essayer de la poursuivre.

Le document de vente de TAQA indique que la société prendra en considération les soumissionnaires prêts à acheter soit l'ensemble des actifs canadiens, soit l'ensemble de ses actifs pétroliers mondiaux. Toute transaction "plus petite qu'une "sortie de pays" devrait compléter la ou les transactions plus importantes et fournir une valeur exceptionnelle", indique le document. (Reportage de Shariq Khan ; édition de Denny Thomas, David Gregorio et Alexander Smith)