PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse lundi, l'optimisme suscité ces derniers jours par le plan de relance proposé par Joe Biden étant tempéré par les craintes liées à la pandémie et ses répercussions économiques.

À Paris, le CAC 40 a perdu 1,57% à 5.472,36 points, un plus bas d'un mois. Le Footsie britannique a cédé 0,84% et le Dax allemand a reculé 1,66%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé la séance en recul de 1,37%, le FTSEurofirst 300 de 0,81% et le Stoxx 600 de 0,83%.

A Wall Street, le S&P-500 et le Dow Jones reculaient au moment de la clôture européenne mais le Nasdaq gagnait plus de 0,5% porté par la hausse des valeurs technologiques en amont des résultats de plusieurs poids lourds cette semaine.

Les inquiétudes sanitaires ont dicté la séance européenne alors qu'un troisième confinement est de plus en plus évoqué en France, que les Etats-Unis pourraient imposer de nouvelles interdictions d'entrée sur son territoire pour les étrangers et qu'au Royaume-Uni, Boris Johnson a dit également réfléchir à un durcissement des contrôles aux frontières.

L'aversion pour le risque a été en outre alimentée par l'annonce par le groupe pharmaceutique Merck de l'arrêt du développement de deux candidats vaccins contre le COVID-19 sur lesquels il travaillait.

Les investisseurs suivront dans les prochains jours les tractations sur le plan de relance proposé par Joe Biden dont le montant de 1.900 milliards de dollars est jugé trop élevé par certains républicains.

La semaine qui s'ouvre sera également rythmée par la première réunion de l'année de la Réserve fédérale, la première estimation du PIB américain au quatrième trimestre et la publication des résultats d'Apple, Tesla, Microsoft et Facebook.

VALEURS EN EUROPE

Le repli des valeurs européennes a lésé quasiment tous les compartiments à commencer par les secteurs les plus exposés aux effets de la pandémie: l'indice Stoxx de l'automobile a perdu 2,89%, celui du transport et du tourisme 1,88% et celui des banques 2,96%.

A Paris, Airbus, Stellantis et Accor ont perdu de 4,46% à 5,11%.

Plus forte baisse du Stoxx 600, EDF a chuté de 15,62% sur fond de craintes d'un blocage du projet Hercule de réorganisation de ses activités et de son cadre réglementaire.

En hausse, Philips a pris 2,31% après la progression de son bénéfice d'exploitation trimestriel.

Du côté des fusions et acquisitions, le britannique Asos a grimpé de 5,60% après avoir dit être en discussions exclusives avec les administrateurs d'Arcadia pour le rachat notamment de TopShop. Boohoo s'est octroyé 4,69% à Londres après l'annonce du rachat de la marque Debenhams pour 55 millions de livres (62 millions d'euros).

LES INDICATEURS DU JOUR

En Allemagne, le climat des affaires s'est dégradé en janvier selon l'enquête de l'institut Ifo, dont l'indice atteint son plus bas niveau depuis six mois, la deuxième vague de l'épidémie ayant interrompu la reprise.

TAUX

Le repli sur les actifs considérés comme étant plus sûrs profite aux emprunts d'Etat de référence en Europe: le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu près de quatre points de base à -0,55%, un creux d'une semaine, et son équivalent français a reculé à -0,3145%.

Le dix ans italien a cédé environ six points à 0,647% alors que selon la presse locale le président du Conseil, Giuseppe Conte, s'apprête à démissionner avec l'objectif de mettre sur pied un nouveau gouvernement soutenu par une majorité plus large au Parlement.

"Le marché estime que le premier ministre a de bonnes chances de réussir son pari", a déclaré Antoine Bouvet chez ING.

Aux Etats-Unis, le dix ans américain est aussi en nette baisse, sous 1,05%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar profite de son statut de valeur refuge pour prendre 0,2% face aux autres grandes devises internationales et l'euro recule de 0,3% à 1,2134 dollar.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, le Brent grappille 0,11% à 55,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,1% à 52,22 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)