PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en nette baisse jeudi face à l'intensification des restrictions dans plusieurs pays pour lutter contre l'épidémie due au nouveau coronavirus, alors que les négociations progressent peu aux Etats-Unis sur un plan de relance.

À Paris, le CAC 40 a perdu 2,11% à 4.837,42 points. Le Footsie britannique a cédé 1,73% et le Dax allemand a abandonné 2,49%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 2,46%, le FTSEurofirst 300 de 2,13% et le Stoxx 600 de 2,08%.

Avec la résurgence de la pandémie, les restrictions se multiplient en Europe. Parmi les dernières annonces, le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir l'instauration d'un couvre-feu dans neuf métropoles à partir de samedi et pendant au moins quatre semaines tandis qu'au Royaume-Uni, le gouvernement va mettre en place à compter de ce week-end de nouvelles restrictions à Londres, qui passera en niveau d'alerte "élevé".

Dans le feuilleton sur le plan de relance américain, Donald Trump s'est dit prêt jeudi à aller au-delà du montant de 1.800 milliards de dollars (1.540 milliards d'euros) que le camp républicain propose jusqu'ici, afin de parvenir à un accord avec les démocrates qui prônent 2.200 milliards.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a dit pour sa part qu'il continuerait de travailler avec la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi pour parvenir à un accord avant l'élection présidentielle du 3 novembre après avoir déclaré la veille qu'il serait difficile d'arriver à un accord avant le scrutin tant les positions étaient éloignées.

VALEURS

La baisse des actions européennes a touché tous les secteurs, le recul le plus important étant pour le compartiment du pétrole et du gaz (-3,11%). L'indice Stoxx du transport aérien et du tourisme a perdu 1,5% et celui de l'automobile 2,28%.

A Paris, Accor (-5,32%) a accusé la plus forte baisse du CAC 40, devant Axa (-4,51%) et Atos (-4,42%).

Contre la tendance, Unibail-Rodamco-Westfield a bondi de 14,10%, prenant la tête du Stoxx 600, après l'appel lancé par un groupe d'actionnaires emmené notamment par Xavier Niel à un rejet du plan de renforcement financier du groupe immobilier.

Banco BPM a fini à l'équilibre après avoir gagné jusqu'à 3,57% en séance à la suite d'une information selon laquelle la banque italienne a signé un accord de confidentialité avec Crédit agricole (-4,17%) en vue d'étudier un éventuel rapprochement.

Le groupe pharmaceutique suisse Roche a cédé 3,49% après avoir fait état d'un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.

A WALL STREET

Le Dow Jones, le S&P-500 et le Nasdaq Composite perdaient de -0,37% à -0,99% au moment de la clôture des marchés européens.

Sur le front des indicateurs aux Etats-Unis, les investisseurs ont eu la mauvaise surprise d'apprendre que les inscriptions au chômage avaient augmenté la semaine dernière.

"Le rythme de la reprise économique ralentit dans le contexte de la pandémie", a déclaré Andrew Chamberlain, économiste en chef chez Glassdoor. "Alors que le virus tient les rênes (des marchés), le nombre élevé des inscriptions jettent une ombre sur l'évolution du marché du travail américain au cours du prochain semestre."

Aux valeurs, l'action Morgan Stanley prend 2,19% après la publication par la banque d'un bénéfice trimestriel meilleur que prévu.

CHANGES Le dollar gagne 0,46% face à un panier de devises de référence, profitant du regain d'inquiétudes sur l'évolution de la pandémie et de l'économie.

L'euro tombe à un plus bas de deux semaines à 1,1701 dollars, soit un repli de 0,38%.

La livre est orientée à la baisse face au dollar et à l'euro, lestée par les incertitudes concernant les futures relations commerciales entre Londres et Bruxelles après le Brexit.,

TAUX

Le regain d'aversion au risque provoque une nouvelle baisse des rendements obligataires. Celui du Bund allemand à dix ans a touché un creux de cinq mois à -0,637% et son équivalent américain évolue à 0,7173%.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en baisse à cause de la multiplication des restrictions liées au coronavirus qui ne fait qu'accroître les incertitudes sur les perspectives de croissance économique et la reprise de la demande.

Le Brent abandonne 1,73% à 42,57 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,75% à moins de 40 dollars.

(Avec Lucia Mutikani, édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga