La déroute a suscité l'inquiétude que les retombées pourraient également affecter, plus largement, la confiance en Inde.

Voici les commentaires de gestionnaires d'investissement :

MONICA HSIAO, DIRECTRICE DES INVESTISSEMENTS DE TRIADA CAPITAL, UN FONDS DE CRÉDIT BASÉ À HONG KONG :

"Nous étions heureux de prendre nos bénéfices en négociant la volatilité de la semaine dernière sur les obligations Adani, car nous pensions qu'il y avait un plancher basé sur les espoirs de réalisation du FPO (follow-on public offering) et nous avons vendu en force lors de leur annonce sur la souscription au FPO."

"Cependant, après cette volte-face de la société qui s'est retirée du FPO avec la spirale des actions, nous voyons que le marché perd confiance sur la façon de jauger où le fond peut être et même s'il y aura des rebonds de couverture à court terme, nous nous attendons à des risques de baisse plus fondamentaux étant donné que plus de banques privées (sont) susceptibles de réduire ou de réduire la marge et (il peut y avoir) un risque possible pour leurs notations et l'élargissement des enquêtes par les régulateurs."

SAT DUHRA, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE, STRATÉGIE DE REVENU DES DIVIDENDES CHEZ JANUS HENDERSON INVESTORS, SINGAPOUR :

"Nous possédons moins de 2 % d'actions indiennes et il faudrait que nous assistions à une correction sérieuse avant d'envisager d'en ajouter, surtout à la lumière des problèmes récents qui sont susceptibles d'aigrir le sentiment pour un marché cher."

"Nous avions dit précédemment que face à la montée des risques externes, il est difficile de voir l'Inde maintenir ce niveau de prime de valorisation par rapport à d'autres marchés, surtout si la Chine démontre un rebond durable suite à tout assouplissement de la politique de zéro COVID."

GEORGE BOUBOURAS, RESPONSABLE DE LA RECHERCHE CHEZ K2 ASSET MANAGEMENT, MELBOURNE (SOUS-PONDÉRATION SUR L'INDE)

"L'effet Adani fonctionne dans les deux sens étant donné la capitalisation boursière par rapport à l'indice. (Les investisseurs) ont profité de la hausse et doivent évidemment faire face à la baisse compte tenu des événements actuels.

"Les risques de pondération sont similaires à la forte pondération de Samsung dans l'indice coréen... L'indice (de l'Inde) devra imposer un plafond d'actions unique à l'avenir."

"Pour attirer davantage de capitaux, l'économie indienne a besoin de plus d'ALE (accords de libre-échange) et de plus de réformes du marché financier - un long processus."

MAN WING CHUNG, GESTIONNAIRE PRINCIPAL DU FONDS ASIA EX JAPAN DE VALUE PARTNERS, HONG KONG (SOUS-PONDÉRÉ SUR L'INDE)

"L'incident Adani semble être un événement idiosyncratique et la contagion semble jusqu'à présent limitée, à l'exception de certains noms du secteur financier. Étant donné qu'il n'y a pas eu de changement significatif pour l'instant pour la valorisation du marché, le marché reste globalement cher à notre avis."

JIMMY LIM, CHIEF INVESTMENT OFFICER, MODULAR ASSET MANAGEMENT, SINGAPOUR (MODULAR N'A PAS DE POSITION DANS ADANI)

"Nous sommes courts sur l'indice Nifty mais c'est un point de vue de trading. Pour l'instant, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un risque systémique car les bilans des banques sont solides et elles se sont beaucoup désendettées pendant la période COVID.

"Je ne vois pas de retombées plus larges sur la roupie indienne car la RBI dispose de réserves importantes et a montré sa volonté d'utiliser ces réserves pour défendre la monnaie. Adani est un nom connu pour son effet de levier en Inde, donc je pense que la plupart des participants ne devraient pas associer les mêmes problèmes pour d'autres actifs indiens."

"Cela dit, je ne m'attendrais pas à voir une résolution rapide des questions soulevées et, en tant que tel, il y aura probablement une période soutenue de désendettement du risque associé aux expositions directes et indirectes au nom."

JOSHUA CRABB, RESPONSABLE DES ACTIONS ASIE-PACIFIQUE CHEZ ROBECO, HONG KONG (SOUS-PONDÉRATION DE L'INDE EN RAISON DES VALORISATIONS)

"L'Inde, contrairement au reste de l'Asie, se trouvait dans la partie supérieure de sa fourchette de valorisation. Nous n'avons pas d'exposition à des sociétés à fort effet de levier, mais cela montre bien l'impact que de mauvaises nouvelles - Adani/budget de réassurance - peuvent avoir sur des marchés chers. (L'Inde) reste une excellente histoire à long terme et devient moins chère maintenant."