Zurich (awp) - Le titre Adecco a tenait la lanterne rouge jeudi en début d'après-midi à la Bourse suisse, après l'annonce de la nomination de Denis Machuel au poste de directeur général, en remplacement d'Alain Dehaze. La croissance du géant de l'intérim s'est accélérée au premier trimestre et le contexte économique est favorable à l'activité de la société, mais les chiffres n'ont pas satisfait les attentes.

Denis Machuel succédera à Alain Dehaze au 1er juillet 2022, a indiqué Adecco jeudi dans un communiqué. M. Machuel était jusqu'à récemment directeur général du groupe français Sodexo, spécialisé dans la sous-traitance de services. M. Dehaze était à la tête d'Adecco depuis septembre 2015.

"Cette succession n'a pas été décidée dans la précipitation", a assuré jeudi en conférence de presse téléphonique Jean-Christophe Deslarzes, président du conseil d'administration. Alain Dehaze a exprimé le souhait de se retirer avant le lancement du prochain cycle stratégique, a expliqué le président.

Le prestataire de services de ressources humaines a vu son chiffre d'affaires progresser de 10% à 5,45 milliards d'euros (5,64 milliards de francs suisses) au premier trimestre. Corrigée des effets de change et de la différence du nombre de jours ouvrables, la croissance organique s'élève à 5%.

Hausse de la rentabilité

En termes de rentabilité, la marge brute a augmenté de 100 points de base pour atteindre 21,1%, pour un bénéfice brut de 1,15 milliard d'euros, en hausse de 15%. Au final, l'entreprise a gagné 92 millions d'euros, soit 26% de moins qu'un an plus tôt.

En ce qui concerne les perspectives, l'entreprise se montre optimiste. La croissance du chiffre d'affaires devrait s'améliorer au deuxième trimestre par rapport au premier, en raison des investissements de croissance. La marge Ebita devrait s'améliorer par rapport au trimestre précédent, mais se détériorer par rapport au même trimestre de l'année précédente (4,5%).

La performance reflète le manque d'investissements d'Adecco par le passé, écrit Michael Foeth, analyste de Vontobel. L'entreprise doit donc procéder à un rattrapage. La nomination d'un directeur général qui possède l'expérience d'une société dans le conseil en technologies signale que le groupe entend diversifier sa stratégie.

Des investissements plus importants que prévu dans les coûts pourraient peser sur les prévisions du consensus concernant l'Ebita ajusté, note Rory McKenzie, chez UBS.

La croissance d'Adecco au premier trimestre est inférieure à celle de Manpower (+10%) et à celle de Randstad (+15,2%), constate Gian Marco Werro, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Reconquérir les parts de marché perdues prendra du temps. Pour le nouveau directeur général, les défis seront nombreux, et les vents contraires ne manquent pas.

L'analyste cite la pénurie de puces électroniques, une détérioration de la logistique et du commerce en ligne, l'interdiction de l'intérim au Mexique et une faible demande pour les services de transition de carrière. Enfin, l'intégration d'Akka s'annonce compliquée, en raison de sa taille et de son activité.

A la Bourse, l'action Adecco a fini en recul de 5,8% à 36,28 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,02%.

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