BÉNI, République démocratique du Congo, 30 août (Reuters) - A u moins 40 civils ont été tués dans une série d'attaques, imputées à des islamistes, contre plusieurs villages de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) entre jeudi et lundi, a déclaré mardi un groupe de défense des droits de l'homme et une source médicale.

Les assaillants, soupçonnés d'être des membres des Forces démocratiques alliées (ADF), ont d'abord pris pour cible un groupe de villageois de la province du Nord-Kivu, à environ 40 kilomètres à l'est de Beni, qui avaient traversé la province voisine de l'Ituri pour chercher des terres arables près du fleuve Ituri.

Christophe Munyanderu, coordinateur du groupe de la Convention pour le respect des droits de l'homme (CRDH), a déclaré que les combattants avaient exécuté plus de 40 hommes, femmes et enfants dans cinq villages depuis jeudi.

"Tout cela sous les yeux des autorités", a-t-il déclaré. "Nous sommes en train de mourir ici mais rien n'est fait".

Mathe Mupanda Salomon, infirmier dans un hôpital de l'un des villages, a dit avoir vu les corps de 26 personnes; 76 auraient été kidnappées lors d'une attaque.

Le chef de la localité voisine de Babila-Bakaiko, Charles Kisubi Endukadi, a confirmé que les rebelles avaient attaqué plusieurs villages et que la plupart des corps n'avaient pas encore été retrouvés.

L'armée congolaise n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

L'ADF, un groupe armé d'origine ougandaise qui a prêté allégeance au groupe État islamique en 2019, est l'un des nombreux groupes armés qui se disputent les ressources de l'est de la RDC.

(Reportage Erikas Mwisi Kambale ; rédigé par Sofia Christensen ; version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)