Francfort (awp/afp) - L'équipementier sportif allemand Adidas, en forme au troisième trimestre, a abaissé mercredi sa prévision de marge brute annuelle en raison des coûts importants liés aux perturbations dans les chaînes d'approvisionnement, appelées à l'handicaper jusqu'au printemps 2022.

En raison de coûts de fret supplémentaires sur fond de pénuries de containers dans les ports, en Chine notamment, la marge brute devrait atteindre sur l'année une fourchette entre 50,5 et 51%, contre 52% visés auparavant, a détaillé Adidas.

Ces coûts supplémentaires, de 50 millions d'euros entre juillet et septembre, devraient atteindre 200 millions d'euros sur l'année, a expliqué le directeur financier, Harm Ohlmeyer, lors d'une conférence téléphonique.

Lors du troisième trimestre, le bénéfice net hors impact positif de la vente de la filiale Reebok a reculé de 10% à 479 millions d'euros (506 millions de francs suisses). Mais l'objectif annuel entre 1,4 à 1,5 milliard d'euros a été maintenu, en visant plutôt le bas de la fourchette.

En août, l'équipementier a annoncé avoir cédé pour 2,1 milliards d'euros sa filiale Reebok, qui cumulait les problèmes depuis des années, à la société américaine Authentic Brands Group (ABG).

Du fait de la revalorisation des droits liés à la marque dans le bilan, Adidas peut afficher un gain net exceptionnel de 402 millions d'euros à fin septembre, portant le résultat part du groupe du trimestre écoulé à 960 millions d'euros.

Usines au Vietnam

L'environnement de marché difficile en Chine, les effets de confinements liés au Covid-19 dans la région Asie-Pacifique, obligeant à fermer des usines au Vietnam pendant plusieurs semaines, et les perturbations mondiales dans la chaîne d'approvisionnement, ont par ailleurs amoindri les ventes au du trimestre d'environ 600 millions d'euros, estime le groupe.

Le même manque à gagner est attendu au dernier trimestre, auxquels s'ajoutent 400 millions déjà prévus sur le premier trimestre de 2022, avant que la situation ne se normalise, selon M. Ohlmeyer.

Au Vietnam, où il fabrique une grande partie de ses chaussures et textiles livrés dans le monde entier, Adidas ne peut compter actuellement que sur 70% de la capacité de production habituelle. Il s'attend ainsi à ne pas pouvoir y produire 100 millions d'articles sur la seconde partie de l'année.

"Les vaccinations avancent très vite" dans ce pays, faisant que les usine devraient à nouveau tourner à plein régime d'ici la fin de l'année, espère le financier.

Mais pour qui veut trouver une paire de baskets Adidas sous le sapin de Noël, "le plus tôt sera le mieux" pour les acheter, a prévenu Kaspar Rorsted, président du directoire, en écho à son alter ego chez le rival Puma il y a quelques jours.

Le chiffre d'affaires entre juillet et septembre pour la marque aux trois bandes a atteint au final 5,7 milliards d'euros, en hausse de 3% sur un an. Sans les soucis dans la chaîne d'approvisionnement, la croissance aurait été de 14%, affirme Adidas.

Une progression annuelle proche de 20% pour l'année 2021 est toujours visée.

afp/jh