Ajoute les 12 gardes à vue selon Attac au 6e para

LE BOURGET (awp/afp) - Des militants d'Attac et Extinction Rebellion ont bloqué pendant une heure environ vendredi un terminal de l'aéroport d'affaires du Bourget, près de Paris, mais pas les vols, pour dénoncer "les crimes climatiques des ultra-riches" qui utilisent des jets privés.

Une vingtaine d'activistes, vêtus de blouses blanches pour certains, s'étaient positionnés pour bloquer l'accès à un terminal qui a été recouvert de peinture rouge, a constaté un journaliste de l'AFP.

Après environ une heure, ils ont été délogés et emmenés par la police pour la plupart d'entre eux.

Quatre militants se sont également perchés sur un auvent au-dessus du chemin d'accès au terminal, avec un compteur censé illustrer le nombre de tonnes de CO2 économisées par cette action de blocage, soit un tonne toutes les 10 minutes. Ils ont eux aussi fini par être interpellés.

Une banderole dénonçant les "criminels climatiques" avait été déployée sur les lieux de l'intervention.

"12 militant.e.s d'Attac France et Extinction Rebellion France sont actuellement en garde à vue au commissariat de la Courneuve suite à notre action au Bourget", a tweeté vendredi soir l'ONG altermondialiste Attac France, qui appelle ses militants à manifester devant le commissariat samedi matin.

L'action symbolique, dans cet aéroport qui se présente comme le premier aéroport d'affaires en Europe, s'est déroulée sous le regard d'importants effectifs de police et de gendarmerie.

"En ce qui concerne le groupe ADP, nous condamnons cette action et allons porter plainte", a déclaré à l'AFP une porte-parole du gestionnaire des aéroports parisiens, dont celui du Bourget.

Plus tôt, ADP avait souligné que la manifestation, "devant le terminal 1, en zone publique", n'avait pas eu d'impact "en termes de décollage et d'atterrissage".

"Les jets privés, c'est le symbole d'un mode de vie qui détruit la planète", a estimé sur place Annick Coupé, porte-parole de l'association Attac. "Nous voulons faire cesser les crimes climatiques des ultra-riches".

"Notre planète brûle", a de son côté déclaré une porte-parle d'Extinction Rebellion, s'exprimant sous le pseudonyme de "Chalou", qui réclame de "taxer le kérosène et interdire les jets privés".

Très émetteurs de carbone par passager, les jets privés des milliardaires et célébrités sont l'objet d'une polémique relancée depuis quelques mois, les défenseurs de l'environnement appelant à leur encadrement voire à leur interdiction.

Un jet peut émettre en cinq heures la quantité de CO2 émise par un Français moyen pendant une année entière, selon une étude de l'ONG spécialisée Transport & Environment publiée en mai 2021.

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune s'était dit disposé, fin août, à "agir et réguler les vols en jet privé". Mais cette proposition, qui pourrait être envisagée au niveau européen, n'a pour l'instant pas été reprise au sommet de l'Etat.

bur-jmi-tq-mgi/kd/