Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,42% vendredi, rattrapée par les craintes liées à la pandémie de Covid-19 après des mesures de restriction annoncées en Autriche et en Allemagne.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 29,69 points à 7.112,29 points. La veille, il avait terminé en baisse de 0,21%, brisant une série de six séances de hausse.

Les deux dernières journées de baisse n'entachent que légèrement la performance de la semaine: +0,29% pour le CAC 40.

"Cela a été une journée de craintes Covid-19", constate Pierre Bismuth, directeur général de Myria AM, avec des mouvements caractéristiques de l'aversion au risque provoquée par la pandémie: recul des cours des actions, baisse des rendements obligataires et rotations sectorielles entre secteurs pénalisés pas les mesures de restriction et secteurs qui permettent de protéger les portefeuilles.

L'Autriche va confiner dès lundi l'ensemble de sa population, quelques jours après avoir pris une mesure similaire pour les personnes non vaccinées, devenant ainsi le premier pays de l'UE à prendre une telle mesure face au rebond de l'épidémie.

Les responsables allemands ont de leur côté imposé de sévères restrictions aux non-vaccinés, qui ne pourront plus accéder à des lieux publics. Et la région de Bavière a annulé tous les marchés de Noël.

Pour Pierre Bismuth, la variation du jour est "une respiration", "simplement parce qu'une annonce de reconfinement n'est pas de nature à rassurer les marchés".

Mais il note "une réaction pleine de sang froid des marchés, puisqu'on ne baisse pas de grand chose".

Cette semaine, les contaminations ont augmenté de 9% en Europe et de 43% en France, où le nombre de classes fermées en raison de l'épidémie est d'ailleurs remonté nettement cette semaine, au plus haut depuis la rentrée de septembre.

Les craintes liées à la pandémie se sont surtout fait sentir sur les rendements obligataires qui baissent nettement, les investisseurs se ruant vers les actifs moins risqués tels que les obligations.

Le taux d'intérêt de la dette française à dix ans est revenu au seuil de 0%, perdant 0,066 point de pourcentage en une journée et plus de 0,12 point par rapport à son plus haut de la semaine.

La volatilité de la séance a aussi été exacerbée par les "trois sorcières", à savoir l'arrivée à échéance de plusieurs contrats et options sur les indices, ce qui a généré des volumes d'échanges élevés (5,3 milliards d'euros sur le CAC 40) et des prise de risque réduites.

Les bancaires mal en point

Affectées par la baisse des taux d'intérêt, qui grignotent leurs marges, les actions des banques ont été pénalisées.

BNP Paribas a perdu 3,02% à 57,72 euros, Société Générale 2,53% à 28,84 euros et Crédit Agricole 1,36% à 12,48 euros.

Le voyage plombé par les restrictions

Pénalisé par les restrictions de circulation, le secteur du voyage s'est affiché en baisse. Aéroports de Paris a chuté de 6,04% à 108,95 euros, Air France-KLM de 1,15% à 4,04 euros, Accor de 3,26% à 29,41 euros et Compagnies des Alpes de 3,35% à 13,28 euros.

La santé et le luxe en renfort

A l'inverse, les valeurs moins liées à l'activité économique s'en sortaient mieux car elles permettent de protéger les portefeuilles.

La santé par exemple: le géant français des laboratoires d'analyses Eurofins Scientific, dont la croissance a été portée par l'explosion des tests anti-Covid, a gagné 2,15% à 110,22 euros et Sanofi 0,71% à 88,90 euros.

Dans le secteur du luxe, l'action d'Hermès (+5,21% à 1.675,50 euros) a terminé en tête du CAC 40 et LVMH a pris 0,69% à 733,50 euros.

jvi/ico/LyS