Air France-KLM a enregistré au premier trimestre un bénéfice net supérieur à ses propres prévisions, grâce à la reprise des ventes de billets et à la baisse des coûts unitaires, a indiqué jeudi le groupe aérien franco-néerlandais. La compagnie a signalé de fortes tendances de la demande en mars, malgré l'impact continu de COVID-19 et un court ralentissement après que la Russie a lancé son invasion de l'Ukraine fin février. Le conflit a déstabilisé les prix mondiaux du pétrole et incité les compagnies aériennes à suspendre leurs vols et à prévoir des itinéraires plus longs pour éviter les espaces aériens russe et ukrainien, mais la couverture des coûts du carburant et les hausses de tarifs ont permis à Air France-KLM d'atténuer l'impact sur ses bénéfices.

Le président-directeur général Benjamin Smith a déclaré que la "reprise est là", dans un contexte de fortes réservations à terme. "Cela ouvre la voie à une saison estivale réussie", a-t-il déclaré dans un communiqué.

La compagnie a enregistré un troisième trimestre consécutif de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) positifs, atteignant 221 millions d'euros (234,64 millions de dollars), contre une perte de 628 millions d'euros l'année dernière. Elle avait prévu que l'EBITDA se situerait autour du seuil de rentabilité. Elle s'attend maintenant à ce que son résultat d'exploitation - 350 millions d'euros dans le rouge au premier trimestre - atteigne l'équilibre au deuxième trimestre et devienne "significativement positif" au troisième.

Les analystes interrogés par la société le mois dernier s'attendaient en moyenne à des revenus plus faibles et à des pertes plus importantes.

Le groupe, qui cherche à rembourser les aides reçues pendant la pandémie, a déclaré qu'il envisageait des mesures telles qu'une augmentation de capital et des instruments de quasi-fonds propres pour accélérer ses paiements à l'État français, son principal actionnaire. La compagnie a déclaré que les discussions sur le refinancement de 500 millions d'euros d'actifs de la compagnie progressaient, dans le cadre d'un effort annoncé précédemment pour lever jusqu'à 4 milliards d'euros.

Air France-KLM, qui a annoncé d'importantes suppressions d'emplois en cas de pandémie et qui a bénéficié de l'aide salariale de l'État, a déclaré que les frais de personnel au premier trimestre avaient diminué de 23 % par rapport à la même période en 2019. La branche néerlandaise du groupe, KLM, a supprimé des dizaines de vols au début des vacances scolaires d'avril, lorsque le personnel au sol s'est mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. L'État néerlandais a entre-temps indiqué qu'il voterait contre une rémunération du PDG s'élevant à plusieurs millions d'euros lors d'une prochaine assemblée des actionnaires.

Air France-KLM a annoncé une perte nette de 552 millions d'euros pour des recettes qui ont plus que doublé. La compagnie a déclaré être en discussions exclusives avec CFM, l'entreprise commune de General Electric et de Safran, au sujet des moteurs des Airbus A320neos.