PARIS (awp/afp) - Air France-KLM a soutenu Lufthansa en demandant vendredi aux régulateurs européens d'être plus souples dans le contrôle des créneaux de décollage et d'atterrissage.

Le groupe franco-néerlandais souhaite que "la situation actuelle soit mieux prise en compte dans l'application de la réglementation européenne afin de permettre aux compagnies de continuer à ajuster leur offre aux niveaux effectifs de demande", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Air France-KLM appelle notamment à "plus de flexibilité dans l'application des règles de force majeure permettant de déroger à la règle de 50% d'utilisation des créneaux horaires, règle que la Commission européenne prévoit actuellement de relever à 64% à compter du mois d'avril 2022".

Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, avait averti le 23 décembre que la compagnie allemande serait contrainte d'effectuer "18.000 vols inutiles" durant l'hiver "uniquement pour conserver ses droits de décollage et d'atterrissage". Si Air France-KLM s'est positionnée, elle n'a pas menacé de voler à vide.

En temps normal, les règles européennes prévoient que les compagnies doivent utiliser au moins 80% des créneaux de décollage et d'atterrissage qui leur sont attribués dans les aéroports, sans quoi elles perdent leurs droits la saison suivante.

Ces règles ont été rendues inapplicables par la crise sanitaire qui a provoqué l'effondrement du trafic aérien depuis mars 2020, conduisant Bruxelles à les suspendre.

"Larmes de crocodile", avait taclé Ryanair mercredi, suggérant à Lufthansa de brader ses sièges pour récompenser les contribuables européens qui l'ont soutenue, plutôt que d'affirmer faire voler des avions à vide afin de conserver ses créneaux aéroportuaires.

Depuis le 28 mars 2021, les compagnies sont tenues d'utiliser 50% de leurs créneaux de décollage et d'atterrissage pour pouvoir les conserver, mais ce niveau est jugé excessif par de nombreux acteurs d'un secteur aérien encore convalescent.

Selon Air France, "le développement fulgurant du variant Omicron et le retour de mesures de restrictions de voyage qu'il a entraîné remettent en cause" la trajectoire d'augmentation des capacités prévues par la Commission.

L'Association du transport aérien international (Iata), qui représente la grande majorité des compagnies, a notamment jugé "irréaliste" cette règle, alors que le variant Omicron a mis un nouveau frein aux réservations.

Mais pour l'association des aéroports européens ACI Europe, les mises en garde contre des "vols à vide" sont "sans lien avec la réalité" puisque les compagnies peuvent faire jouer une clause de "non-utilisation justifiée des créneaux".

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