L’ère de la guerre commerciale transatlantique dans l'aéronautique touche à sa fin. L’Union européenne (UE) et les Etats-Unis vont en effet suspendre pendant 5 ans les droits de douane punitifs mis en place dans le cadre du conflit de 17 ans opposant Airbus et Boeing sur leurs subventions publiques respectives. C’est ce qu’a annoncé mardi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Washington et Bruxelles s’étaient initialement mis d'accord en mars dernier pour une trêve commerciale de 4 mois.

Une pause qui a permis d'apaiser les vives tensions commerciales de l'ère Trump.

" Cet accord ouvre un nouveau chapitre dans notre relation car nous passons d'un contentieux à une coopération sur l'aéronautique ", s'est réjouie Ursula von der Leyen.

Bruno Le Maire, le ministre français de l'économie, a également salué la nouvelle : " L'accord entre l'UE et les États-Unis est un bon accord. J'ai une pensée particulière pour nos viticulteurs qui ont payé le prix fort d'une guerre commerciale qui ne fait que des perdants. Nous devons désormais conclure définitivement ce conflit ".

De son côté, Katherine Tai, la représentante au commerce des Etats-Unis, souligne qu'" au lieu de combattre l'un de nos plus proches alliés, nous nous retrouvons finalement ensemble face à une menace commune (la Chine, ndlr) ".

Pour rappel, en novembre dernier, l'UE avait imposé des sanctions tarifaires sur 4 milliards de dollars de produits importés américains, avec des droits de douanes supplémentaires de 15 points sur les avions moyen et long-courriers et de 25 points sur une série de produits agricoles, agro-alimentaires et de biens industriels.

De leur côté, à l'automne 2019, les Etats-Unis avaient décidé d'imposer des droits de douane de 10 % sur les avions et de 25 % sur d'autres produits industriels et agricoles importés de l'Union Européenne. Les droits de douane sur les avions avaient été relevés à 15% en mars 2020.

Cette passe d'arme tarifaire découlait du long et épineux conflit qui a opposé Airbus et Boeing devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant leurs subventions respectives. L'OMC a successivement donné raison aux deux partis, ce qui a débouché sur une escalade commerciale.

Particulièrement bien orienté ce matin sur la place de Paris, alors que la presse bruissait de rumeurs sur une trêve imminente, Airbus et Safran ont ensuite réduit leurs gains lors de son officialisation à la mi-journée. Vers 16h30, les titres Airbus et Safran gagnaient respectivement 0,41% à 112,86 euros et 0,29% à 123,46 euros.

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, The Boeing Company, Safran